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La formation à distance au sein de l'administration wallonne

  • Session : 2020-2021
  • Année : 2020
  • N° : 20 (2020-2021) 1

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  • Question écrite du 30/09/2020
    • de DISPA Benoît
    • à DE BUE Valérie, Ministre de la Fonction publique, de l'Informatique, de la Simplification administrative, en charge des allocations familiales, du Tourisme, du Patrimoine et de la Sécurité routière
    Madame la Ministre a présenté la formation comme un des axes majeurs de sa politique en tant que Ministre de la Fonction publique. L'ambition est d'arriver à 5 jours/année de formation pour les agents de notre administration.

    C'est en soi un bel objectif. Nous ne pouvons qu'y souscrire.

    Au budget initial 2020, elle avait obtenu, à la faveur des arbitrages du Gouvernement wallon, un montant budgétaire de 3 millions pour financer ses ambitions en la matière. Est-ce peu ? Est-ce beaucoup ? C'est difficile à dire, pour être sincère !...

    La crise Covid a mis en évidence les avantages du télétravail.

    Elle a aussi valorisé les possibilités de la formation à distance, et suscité une prise de conscience des perspectives qu'elle peut offrir. C'est certainement une des voies du progrès pour fonder notre vie sociale sur de nouvelles bases, à la lumière des leçons de la crise sanitaire.

    La DPR prône une fonction publique exemplaire et pionnière. L'est-elle en ce qui concerne la formation ?

    Les ambitions de Madame la Ministre en la matière ont-elles été revues et réadaptées en regard de la situation que nous connaissons depuis des mois et dont nous ne sommes pas sortis ? Les moyens complémentaires qu’elle a obtenus pour cette politique intègrent-ils cette nouvelle donne ? De quelle manière ?

    Des programmes innovants de formation à distance sont-ils proposés à nos fonctionnaires régionaux ?

    Ce serait une belle façon pour notre fonction publique d'être pionnière et de tracer des chemins d'avenir !
  • Réponse du 21/10/2020
    • de DE BUE Valérie
    La question touche à divers éléments prévus dans la Déclaration de politique régionale. Celle-ci prévoit tout d’abord de poursuivre la stratégie numérique du SPW en vue d’insuffler un nouvel élan à la fonction publique wallonne, et de rendre celle-ci plus transparente, plus dynamique et interconnectée. En outre, la DPR prône une fonction publique efficace, impartiale et forte visant à assurer la satisfaction des usagers, et prévoit plus particulièrement de rendre effectif pour tout le personnel de la fonction publique un droit à la formation tout au long de la carrière. Cet objectif s’inscrit par ailleurs dans un objectif plus global de rendre la fonction publique plus attractive et plus valorisante.

    Mon souhait est d’accroître progressivement le nombre de jours annuels de formation par agent, en le portant progressivement à cinq d'ici la fin de la législature. En effet, même si le nombre moyen de jours de formation par an, pour les agents qui suivent des formations, frôle l’objectif de cinq jours, la moyenne générale actuelle, en comptant tous les membres du personnel, est d’environ deux jours et demi. Développer une stratégie de formation et permettre aux agents de se former, pour améliorer leurs compétences dans l’exercice de leur fonction, ou pour évoluer vers une autre fonction, contribue au bon fonctionnement du service public, et donc à la satisfaction des usagers.

    Dans le cadre du budget 2020 initial, un budget supplémentaire de 3 millions d’euros a en effet été prévu, et ce, dans le but d’atteindre cet objectif prioritaire de cinq jours annuels de formation par agent. Ce budget supplémentaire vise à réaliser une montée en puissance en termes de nombres de jours de formation, mais également en termes de contenus des formations orientées en particulier sur la digitalisation. Il a permis notamment de renforcer les moyens de l’EAP qui a élaboré son plan de formation 2020-2021 en prévoyant une amélioration de l’offre autour de la transition numérique. Ce plan a été approuvé par les deux gouvernements, le 16 juillet dernier.

    La crise de la Covid-19 a bouleversé nos modes d’organisation du travail (travail à distance) et a conduit à revoir les priorités, et notamment, à axer celles-ci sur la numérisation de formations qui ne pouvaient pas se tenir en présentiel. Ce travail dans l’urgence a été considérable pour les services en charge de la formation, mais il leur a permis d’accroître leur expertise dans le domaine des formations à distance, et a accéléré la digitalisation de l’offre de formations.

    Concernant les programmes de formation à distance, proposés aux agents, prenons à titre d’exemples :
    - les formations aux outils tels que SILOG (modules acheteur, Gestionnaire et comptabilité), JAHIA, ANGULAR AVANCE, SHAREPOINT…
    - les ateliers organisés dans le cadre du Plan Bien-Etre sur les thématiques du stress et du burn-out, sur la souffrance relationnelle et sur les assuétudes ;
    - les formations en langue données par l’enseignement de promotion sociale ;
    - des séances de coaching à destination du management.

    Au-delà de ces quelques exemples, notons que les participants ont pu également tester le recours à des webinaires, aux tutos en ligne… 

    Par ailleurs, une centrale de marché a également été conclue pour la réalisation de modules de formation e-learning dans le cadre de la poursuite de la stratégie de digitalisation des formations.

    Mais il faut toutefois garder à l’esprit que la digitalisation généralisée n’est pas la solution. Il existe toujours un réel besoin par rapport aux formations en présentiel. La digitalisation doit donc être progressive et bien réfléchie pour éviter la fracture numérique. C’est pourquoi il est important aujourd’hui de prendre un peu de recul et d’évaluer tous ces outils et modes de formations qui ont été mis en place durant la crise.

    Sur la base de cette analyse notamment, les services en charge de la formation vont se concerter et poursuivre la réflexion pour élaborer une stratégie de formation visant à relever les défis tels que l’objectif de cinq jours de formation par an par agent, la digitalisation et la modification des modes de travail. Mener cette stratégie et relever ces défis nécessitent un investissement important.

    Je serai particulièrement attentive à ce que cette stratégie soit cohérente et articulée avec les autres politiques RH et les projets de transformations organisationnelles, pour que notre fonction publique soit pionnière selon l'honorable membre, c’est peut-être prétentieux, mais en tout cas - et çà c’est écrit noir sur blanc dans la DPR - pour que notre fonction publique soit plus efficace, plus forte et plus attractive.