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L'étude de ProVélo sur l'usage du vélo par les femmes

  • Session : 2020-2021
  • Année : 2020
  • N° : 57 (2020-2021) 1

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  • Question écrite du 06/10/2020
    • de RYCKMANS Hélène
    • à HENRY Philippe, Ministre du Climat, de l'Energie et de la Mobilité
    ProVélo a publié le 15 septembre 2020 une étude sur le recours aux vélos par les femmes. Elle vise les comportements à Bruxelles et montre que la pandémie de la Covid-19 a permis un recours accru au vélo. Centrée sur l'usage du vélo par les femmes, elle a mis en évidence que seul un tiers des cyclistes sont des femmes. À Bruxelles, les femmes représentent 36,1 % des cyclistes.

    Monsieur le Ministre dispose-t-il de chiffres actualisés pour la Wallonie ?

    ProVélo ayant centré son étude sur les freins à l'usage du vélo, que dire de ces constats ?

    Peut-il les partager pour la Wallonie ?

    L'étude propose également des pistes de solutions.

    Est-il envisageable de mettre en œuvre certaines de celles-ci pour la Wallonie ?

    Disposer d'une analyse genrée de la situation est certainement utile. Monsieur le Ministre serait-il prêt, si cela s'avère nécessaire, à faire réaliser une telle étude pour la Wallonie et en particulier pour les villes wallonnes ?

    Il s'agit aussi, dans le cadre d'une approche de gendermainstreaming, de mettre en place des propositions concrètes pour aboutir à terme à ce que les femmes prennent leur place dans le trafic urbain : formation, éclairage nocturne intelligent. Qu'en dit-il ?
  • Réponse du 08/10/2020
    • de HENRY Philippe
    Actuellement, nous ne disposons pas de tels chiffres pour la Wallonie.

    Le seul chiffre sur lequel se baser est celui d’une étude de l’Agence wallonne pour la Sécurité routière qui a été effectuée en 2019 pour observer, en conditions réelles, comment les cyclistes wallons sont équipés au niveau du casque et des éléments fluorescents.

    L’échantillon final de cette étude est constitué de 10 334 cyclistes, et nous permet d’avoir une vue genrée sur les utilisateurs du vélo en Wallonie :

    Le pourcentage de femmes en vélo classique est seulement de 23 %. Il grimpe cependant à 45 % pour les vélos électriques.

    Il s’agit donc d’une source indirecte pour obtenir cette information, mais elle permet de comparer le pourcentage hommes/femmes sur cet échantillon important. On peut donc voir que l’écart de genre est encore plus prononcé en Wallonie qu’à Bruxelles.

    Un article émis par le GRACQ Wallonie peut également venir éclairer ce propos du rapport homme/femme parmi les cyclistes, et le bienfait de le prendre en compte, car cela donne une bonne idée de la qualité de l’environnement cyclable offerte par une ville.

    Selon l’article « Comment mettre davantage de cyclistes en selle ? Pour doper le cyclisme urbain, trouvez ce que veulent les femmes » paru dans le Scientific American Magazine, il est fréquent que les femmes optent pour des trajets plus longs, mais plus sécurisés et plus calmes au détriment de trajets plus courts et potentiellement dangereux. Elles perçoivent généralement le risque de façon plus accrue que les hommes et ont par conséquent besoin d’infrastructures cyclables de meilleure qualité pour se mettre en selle. De plus, il faut que le réseau soit organisé de façon optimale de manière à rejoindre efficacement les différents pôles utiles (domicile, travail, écoles, commerces…). Lorsqu’il y a plus de femmes que d’hommes à vélo, cela indiquerait donc que le réseau cyclable existant offre suffisamment de sécurité, de continuité, de cohérence et de confort.

    L’importance donc c’est un réseau cyclable sécurisé et cohérent avec les besoins de déplacements. C’est donc au cœur de notre objectif pour le développement du vélo qui doit être accessible pour tous et dès les plus jeunes âges. Je rappelle à cette occasion l’ambition du Gouvernement wallon d’investir 20 euros/hab/an dans la politique vélo, avec notamment 250 millions supplémentaires en faveur des infrastructures vélo dans le cadre du PIMPT 2020-2026.

    Plus spécifiquement, nous comptons également renforcer l’éclairage dans les zones à haut potentiel des corridors cyclables, avec pour effet une amélioration du sentiment de sécurité pour tous et certainement pour les femmes.

    L’étude mentionnée pointe également l’importance pour les femmes de consignes à bagage dans les parkings vélo. C’est un élément intéressant qui mérite d’être développé en Wallonie.

    Enfin, il ne faut pas oublier les initiatives visant à favoriser la culture vélo et l’apprentissage du vélo.

    Je demanderai que dans le cadre du Plan WaCy, un volet concerne plus spécifiquement les initiatives permettant de toucher le transfert modal des femmes vers le vélo.