à TELLIER Céline, Ministre de l'Environnement, de la Nature, de la Forêt, de la Ruralité et du Bien-être animal
Plusieurs élus locaux de mon arrondissement m'ont interpellée concernant la prolifération d'une espèce d'oiseaux non endémiques en Wallonie picarde. Il s'agit des perruches à collier.
Madame la Ministre a-t-elle des analyses qui confirment cette tendance ? Si oui, comment cela s'explique-t-il ?
Leur prolifération est-elle néfaste ?
Est-il nécessaire de protéger les espèces indigènes ?
Des actions en la matière existent-elles sur notre territoire ?
Enfin, de manière plus générale, quels sont les autres animaux non indigènes qui constituent un problème pour les espèces indigènes ?
Quel est le service de référence pour les citoyens, les associations, les communes qui ont besoin d'une information sur ce sujet ?
Réponse du 23/10/2020
de TELLIER Céline
Les espèces non indigènes qui constituent une menace pour la biodiversité font l’objet du Règlement européen N°1143/2014 entré en application le 1er janvier 2015.
Ce règlement impose aux États membres de mettre en place des mesures permettant de prévenir l’introduction et de limiter la propagation des espèces exotiques indigènes figurant sur une liste d’espèces dites préoccupantes pour l’Union.
Plusieurs espèces d’oiseaux non indigènes figurent dans cette liste, parmi lesquelles l’Erismature rousse, l’Ibis sacré et l’Ouette d’Égypte. Plusieurs espèces de mammifères y figurent également comme le Ragondin, le Rat musqué et le Raton laveur.
La Perruche à collier a été proposée pour figurer sur la liste en question, mais n’a finalement pas été retenue étant donné que ses impacts sur la biodiversité sont relativement limités. Celle-ci est surtout présente dans les parcs urbains et les jardins où elle est fréquemment nourrie par le public ; elle se rencontre rarement dans les milieux naturels.
L’espèce est en expansion en Wallonie depuis 1990, ce qui peut s’expliquer notamment par le fait qu’elle est peu exigeante au niveau alimentaire et au niveau de ses habitats.
Cependant, aucune compétition importante n’a été mise en évidence avec les oiseaux indigènes. Les principales nuisances qu’elle occasionne sont liées à ses cris stridents et à ses déjections.
En dépit de cela, la Perruche à collier jouit d’un important capital sympathie auprès du public. Pour ces raisons, aucune action de destruction à grande échelle n’a été mise en place en Wallonie.
Le service de référence pour les citoyens en matière d’information sur les espèces exotiques envahissantes est la Cellule interdépartementale Espèces invasives du SPW Environnement. Les informations utiles sont accessibles sur leur site Internet (http://biodiversite.wallonie.be/fr/invasives.html?IDC=809)