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La peste porcine africaine (PPA)

  • Session : 2020-2021
  • Année : 2020
  • N° : 68 (2020-2021) 1

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  • Question écrite du 13/10/2020
    • de GOFFINET Anne-Catherine
    • à TELLIER Céline, Ministre de l'Environnement, de la Nature, de la Forêt, de la Ruralité et du Bien-être animal
    Depuis quelques semaines, les mesures mises en œuvre par le prédécesseur de Madame la Ministre et qu’elle a poursuivies semblent porter leurs fruits dans la zone touchée par la peste porcine africaine (PPA).

    La situation permet d'envisager une sortie progressive de cette maladie et espérer un retour au statut de zone indemne PPA.

    Cependant deux informations viennent noircir ce tableau : l'arrivée de la PPA en Allemagne et la détection de gibier venant du Grand-Duché vers les zones PPA.

    Madame la Ministre peut-elle faire le point sur la gestion de la PPA en Wallonie ?

    Suite à l'arrivée de la PPA en Allemagne, des contacts ont-ils été pris avec les autorités allemandes ? Serons-nous régulièrement tenus informés de l'avancée de la maladie ? Même si celle-ci a touché l'est du pays, l'exemple d'autres espèces, je pense au loup, démontre que le déplacement peut-être rapide.

    Concernant l'arrivée de gibier en provenance du Grand-Duché, des mesures sont-elles prises ? Des contacts sont-ils pris avec le Grand-Duché ?
  • Réponse du 16/10/2020
    • de TELLIER Céline
    Tout d’abord, il est important de souligner que les efforts consentis par tous les acteurs locaux portent leurs fruits, et nous pouvons nous en réjouir.

    Mes services travaillent de concert avec l’Agence fédérale pour la sécurité de la chaîne alimentaire (AFSCA) pour produire les dossiers les plus étayés possible, à transmettre dans le courant de ce mois à l’Union européenne (UE) et à l’Organisation mondiale de la Santé animale (OIE), en vue de recouvrer le statut indemne de PPA à l’échelle nationale.

    La situation épidémiologique n’a guère connu d’évolution récente : le dernier cas positif date du 4 mars 2020, sous la forme d’ossements datant de plusieurs mois.

    Au total, 833 sangliers ont été testés positifs sur un total de 5 104 sangliers testés dans la zone PPA. Les opérations de destruction ont permis d’éliminer plus de 5 400 individus, dont 1 339 par piégeage et 600 par tirs de nuit du Département de la nature et des forêts (DNF). La recherche systématique des carcasses continue et a déjà représenté plus de 50 000 heures de travail. Les 300 km de clôtures sont toujours contrôlés et entretenus.

    La sortie de crise est une étape importante qui implique le maintien de certaines mesures ou leur adaptation. Une partie des mesures d’application aujourd’hui seront maintenues au-delà de cette reconnaissance internationale, notamment le testing des sangliers chassés dans toute la zone, le maintien des clôtures, la recherche de cadavres et, si nécessaire, la destruction, sur base de l’évaluation régulière de la situation et des recommandations du comité stratégique.

    La situation en Allemagne fait l’objet de toute notre attention même si les foyers détectés actuellement le sont contre la frontière polonaise.

    Les autorités allemandes mettent en œuvre des mesures de gestion similaires à celles déployées en République tchèque et en Wallonie. Une mission de l’équipe vétérinaire communautaire d’urgence, comprenant un membre de mes services a été dépêchée sur place par la DG Santé de la CE pour apporter les conseils les plus adaptés aux services du Land de Brandenburg.

    La dispersion du virus de manière naturelle, via les populations de sangliers, est bien plus lente que celle causée par l’intervention humaine.

    Le potentiel de dispersion du loup est bien plus élevé que celui du sanglier, a fortiori amoindri par la maladie. Sur base de la vitesse de dispersion du virus mesurée chez nous, il faudrait environ 20 ans pour que la PPA arrive naturellement depuis les foyers en Allemagne jusqu’à Elsenborn.

    Concernant l’arrivée de gibier en provenance du Grand-Duché, mes services sont en contact hebdomadaire avec la France et le Grand-Duché de Luxembourg et veillent à une bonne circulation de l’information.

    Il ressort de ces échanges, et des observations réalisées par le DNF que les informations diffusées parmi les associations de chasseurs ne semblent pas correspondre à des réalités sur le terrain.