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La lutte contre l'exclusion numérique

  • Session : 2020-2021
  • Année : 2020
  • N° : 61 (2020-2021) 1

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  • Question écrite du 14/10/2020
    • de DELPORTE Valérie
    • à BORSUS Willy, Ministre de l'Economie, du Commerce extérieur, de la Recherche et de l'Innovation, du Numérique, de l'Aménagement du territoire, de l'Agriculture, de l'IFAPME et des Centres de compétences
    La Fondation Roi Baudouin a sorti son baromètre de l'inclusion numérique réalisé en collaboration avec des chercheurs de l'UCLouvain et de la VUB. Les conclusions de cette étude tendent à montrer que la numérisation de notre société bénéficie surtout aux groupes de population les plus avantagés sur le plan social, culturel et économique.

    Plusieurs chiffres de cette étude interpellent. Ainsi, nous apprenons que 3 ménages sur 10 en situation de précarité ne disposent pas de connexion à domicile. Les femmes isolées constituent le groupe de population le plus vulnérable en la matière. Alors que seulement 8 % des Belges sont non utilisateurs d'Internet, ce chiffre est de 24 % pour les individus ayant de faibles revenus. Cet écart est un des plus importants de l'Union européenne. L'étude nous apprend également que 75 % des personnes à faible niveau de revenus et de diplôme sont à risque d'exclusion numérique. Dans ce contexte, le recours au droit à travers les services en ligne est rendu compliqué pour de nombreux individus, ce qui risque d'accroître davantage les inégalités.

    Quelles mesures sont prises en vue de lutter efficacement contre la fracture numérique, en particulier pour les personnes en situation de précarité ?

    De quelle manière la lutte contre la fracture numérique va-t-elle être intégrée dans le futur plan wallon de sortie de la pauvreté ?

    Quelle place occupe la question des inégalités numériques dans les discussions en vue d'élaborer le futur plan ?

    L'administration wallonne, l'agence du numérique et d'autres acteurs dont la Fondation Roi Baudouin sont en train de préparer un Plan d'action pour la médiation numérique des Wallons qui sera présenté prochainement au Gouvernement.

    Monsieur le Ministre peut-il déjà nous dire quelles seront les grandes lignes de ce plan ?
  • Réponse du 05/11/2020
    • de BORSUS Willy
    Le Gouvernement wallon souhaite, comme indiqué dans la DPR, renforcer sa politique de lutte contre la fracture numérique et s’inscrire dans l’Agenda digital de l’Union européenne. La crise sanitaire que nous traversons ne fait que révéler la nécessité et l’urgence d’agir en la matière. C’est ainsi que cette politique constitue un axe fort et spécifique du Plan de sortie de la pauvreté 2020-2024 dont les orientations ont été fixées par le Gouvernement wallon du 25 juin 2020.

    Comme l’honorable membre, j’ai lu avec intérêt et attention les constats posés par le baromètre de l’inclusion numérique réalisé à l’initiative de la Fondation Roi Baudouin. Ces constats rejoignent ceux qui avaient été mis en avant dans le baromètre 2019 de maturité numérique des citoyens wallons réalisé par l’Agence du Numérique (AdN.)

    Ces différents indicateurs renforcent l’idée que les inégalités numériques se manifestent aujourd’hui plus par des difficultés à utiliser les services numériques et à les comprendre qu’à disposer d’un accès Internet au domicile, et cela même si nous devons poursuivre nos efforts dans ce domaine. Les compétences numériques font partie des compétences transversales de base pour l’intégration sociale et l’accès à l’emploi, au même titre que la lecture, l’écriture et le calcul. Pour favoriser l’insertion socioprofessionnelle des publics les plus éloignés de l’emploi, les compétences de base et l’autonomie numérique sont donc essentielles.

    Au-delà de l’insertion socioprofessionnelle, l’objectif est aussi de mobiliser et d’accompagner tous les publics vers les usages numériques. Je pense particulièrement aux ménages précarisés avec enfants, aux jeunes étudiants, aux séniors.

    Au niveau wallon, nous voulons mobiliser toutes les forces vives pour aller dans la bonne direction et faire en sorte que chacun puisse ainsi, tout au long de sa vie, développer et entretenir ses compétences numériques.

    C’est la raison pour laquelle, le SPW Emploi-Formation et l’AdN ont, depuis plusieurs mois, réuni et travaillé en étroite concertation avec les principaux acteurs concernés afin d’élaborer une proposition de plan d’action pour l’inclusion numérique de tou(te)s les Wallon(ne)s. Des discussions sont en cours à ce sujet au sein du Gouvernement en bonne collaboration avec les administrations et l’objectif est d’approuver ce plan formellement d’ici la fin de l’année.

    L’honorable membre l’aura compris, je crois fermement que le numérique peut permettre la responsabilisation et l'émancipation de tout individu, quelles que soient son origine sociale et ses compétences. Chacun doit pouvoir avoir accès à ce potentiel et garantir son autonomie en toute sécurité.