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L'âgisme

  • Session : 2020-2021
  • Année : 2020
  • N° : 24 (2020-2021) 1

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  • Question écrite du 14/10/2020
    • de GALANT Jacqueline
    • à MORREALE Christie, Ministre de l'Emploi, de la Formation, de la Santé, de l'Action sociale, de l'Egalité des chances et des Droits des femmes
    L'âgisme est un mal qui regroupe à la fois les stéréotypes, les discriminations et les préjugés à l'égard des personnes âgées. Bien qu'il soit répandu actuellement, son impact est encore trop souvent négligé.

    Or, l'âgisme porte atteinte à la santé de ces trop nombreuses victimes. Les conséquences sont de plusieurs ordres. Opportunité de travail limitée, maladies physiques ou mentales ont pu être constatées. Pire encore, en cette période de la Covid-19, selon plusieurs acteurs de terrain, des couacs au niveau des décisions de privation ou de refus de traitement ont malheureusement pu être observés. Personne ne devrait être privé de soins médicaux ou autres uniquement en raison de son âge.

    Suite à différentes initiatives locales et régionales, la Wallonie a adopté en 2008 un décret sur la lutte contre la maltraitance des personnes âgées, avec l'émergence de “Respect Seniors” - leurs missions sont clairement détaillées dans l'article 382 du CWASS.

    Si, dans la DPR, le Gouvernement s'engage à lutter contre toute forme de discrimination, comment Madame la Ministre compte-t-elle sensibiliser davantage les prestataires de soins sur la problématique de l'âgisme ?

    Comment mieux attirer l'attention du grand public sur cette problématique ?

    Alors que la pandémie mondiale de la Covid-19 touche toutes les nations, sans distinction, alors que les 65 ans et + ont payé le plus lourd tribut et alors que l'on a fêté les 20 ans des droits des personnes âgées dans la Charte Européenne, en France, la Société Française de Gériatrie et Gérontologie (SFGG) et 44 autres organisations de 30  pays différents ont lancé le slogan « #OldLivesMatter » pour lutter contre le racisme anti-âge et sensibiliser les citoyens, les médias et les institutions au respect des aînés.

    La Wallonie a-t-elle participé et relayé cette campagne ?
  • Réponse du 06/09/2021
    • de MORREALE Christie
    Selon l’OMS, « l’âgisme est le fait d’avoir des préjugés ou un comportement discriminatoire envers des personnes ou des groupes en raison de leur âge. L’âgisme peut prendre de nombreuses formes, notamment des comportements fondés sur des préjugés, des pratiques discriminatoires ou des politiques et pratiques institutionnelles tendant à perpétuer les croyances de ce type ».

    Comme l’honorable membre le souligne justement, la Wallonie a adopté en 2008 un décret sur la lutte contre la maltraitance des aînés et créé l’Agence Respect Seniors qui, depuis sa création, réalise de nombreuses formations à destination des professionnels du domicile et des structures d’hébergement pour aînés. Lors de ces journées de sensibilisation, l’âgisme est abordé comme une maltraitance qui « dénigre l’individu en le jugeant uniquement sur son apparence physique ». Les soignants sont sensibilisés aux attitudes et comportements suscitant de l’âgisme. Enfin, les rencontres « grand public », via l’invitation à des séminaires ou la pièce théâtrale « Vieillesse Ennemie » jouée depuis plusieurs années, abordent aussi les aspects de cette discrimination.

    Au-delà des professionnels, elle fait aussi référence au lancement du slogan « OldLivesMatter » de la Société française de gériatrie et gérontologie pour lutter contre l’âgisme et sensibiliser les citoyens au respect des aînés. En Belgique, la Société belge de gériatrie et de gérontologie a transmis cette initiative à Respect Séniors qui l’a publiée sur son site Facebook.

    Il existe également en Wallonie, le programme Wallonie amie des aînés (WADA) qui s’inscrit dans une démarche incluant les aînés comme partenaires privilégiés, via les Conseils consultatifs communaux des aînés (CCCA) ou un groupe les représentant s’il n’y a pas de CCCA. Il s’agit d’une démarche inclusive, participative et citoyenne, qui accorde une attention spécifique aux besoins d’ordre social et spatial des aînés et qui permet de soutenir une image positive du vieillissement démographique, de par l’intégration des aînés au sein de leur communauté.

    Néanmoins, étant donné les effets et l’ampleur de cette discrimination, il est certain que davantage d’efforts devraient être réalisés pour sensibiliser le grand public, les aidants, le corps médical et les médias à ce racisme anti-âge. Une demande sera faite à l’AViQ pour revenir vers moi avec des propositions qui vont dans ce sens.

    Enfin, rappelons que l’âge est un critère protégé en vertu du décret du 6 novembre 2008 relatif à la lutte contre certaines formes de discrimination. Les personnes s’estimant discriminées peuvent contacter UNIA au numéro gratuit 0.800/12.800 ou en complétant le formulaire de signalement en ligne. En 2019, UNIA a reçu 423 signalements et ouvert 143 dossiers sur des questions d’âge.