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La raréfaction des places de stages pour les apprenants en formation en alternance

  • Session : 2020-2021
  • Année : 2020
  • N° : 28 (2020-2021) 1

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  • Question écrite du 14/10/2020
    • de GOFFINET Anne-Catherine
    • à MORREALE Christie, Ministre de l'Emploi, de la Formation, de la Santé, de l'Action sociale, de l'Egalité des chances et des Droits des femmes
    Comme bien d'autres collègues, j'imagine, je suis régulièrement interpellée par des parents ou par des jeunes engagés dans la formation en alternance.

    Nous sommes tous convaincus des vertus de cette filière. Ce gouvernement, comme les précédents, s'est promis de la promouvoir plus efficacement. Nous savons que pour de jeunes gens, prédisposés à l'apprentissage d'un métier, c'est la voie royale pour entrer dans la vie professionnelle et s'y épanouir.

    Si le principe est simple et prometteur, la mise en pratique est plus ardue, Madame la Ministre le sait. J'entends depuis longtemps qu'il n'est pas toujours aisé de trouver une place de stage appropriée. L'immersion en entreprise est pourtant le fondement même du système, sans négliger évidemment la poursuite de la formation théorique et générale.

    L'étroitesse de l'offre de stages dans certains secteurs ne date pas d'hier. Elle s'est certainement aggravée du fait de la crise Covid-19 et du ralentissement de l'économie…

    Peut-elle nous faire le point à cet égard  ?

    Comment a évolué le nombre de demandes et d'offres de places au cours des années 2019 et 2020  ?

    L'évolution est-elle comparable pour les filières des CEFA et de l'IFAPME  ?

    Les difficultés d'accueil tiennent-elles en partie aux contraintes liées à la protection sanitaire des travailleurs et des stagiaires  ?
    Si oui, des aides publiques sont-elles en œuvre ou prévues  ?

    Si les possibilités de stages sont plus ou moins durablement compromises, les programmes peuvent-ils être adaptés avec souplesse, notamment en regroupant les cours généraux ou théoriques sur un semestre ou une année  ?

    Mon souci, elle l'aura compris, est d'éviter de la perte de temps et de la démotivation à tous les jeunes gens concernés, et d'apaiser tant que possible les appréhensions de leurs parents  !
  • Réponse du 23/10/2020
    • de MORREALE Christie
    Concernant l’offre de stages proposée par les entreprises, en règle générale et dans une situation qu’on pourrait qualifier de normale, plusieurs secteurs expriment une pénurie importante d’apprenants en alternance. Ce sont régulièrement les mêmes secteurs, à savoir les secteurs de la construction, de l’industrie, de l’alimentation, de l’HORECA, de l’électricité, bien connus via les enquêtes du Service Analyse du Marché de l’Emploi et de la Formation du FOREm, lesquels font état d’emplois vacants à pourvoir.

    À l’inverse, lorsque les apprenants ne trouvent pas de place de stage d’alternance c’est soit dû à la forte demande dans le métier, comme par exemple dans la vente, soit en raison du profil des apprenants, dont certains se caractérisent par un manque de maturité ou encore de compétences sociales ou transversales.

    Compte tenu de la période particulière que nous traversons, il apparaît que des secteurs où les jeunes trouvaient sans difficulté une place de stage sont maintenant perçus comme en tension. C’est notamment le cas dans l’HORECA, dans l’événementiel, dans la construction, dans la coiffure. Ces pénuries de stages sont surtout dues aux règles de distanciation sociale qui sont plus difficiles à mettre en place.

    Ces constats sont corroborés par une enquête récente de l’IFAPME, qui met également en évidence des problématiques de places de stage plus locales, notamment chez des fleuristes, boulangers…

    Dans le cadre de la task force « Alternance », mise en place et coordonnée par l’OFFA, et, par ailleurs, composée de représentants des opérateurs de formation et de l’enseignement en alternance, des partenaires sociaux et des Cabinets ministériels concernés, il a été décidé, en date du 8 octobre, la levée de la suspension des contrats d’alternance qui étaient en stand-by depuis le début de la crise de la Covid-19.

    Il est toutefois convenu que cette levée de suspension ne pourra se réaliser que dans le respect strict des mesures de sécurité, des gestes-barrières et des règles de distanciation sociale qui sont d’application partout, tous secteurs confondus.

    Cette décision fait suite aux décisions du Conseil National de Sécurité, qui a permis la reprise de la formation professionnelle, des cours dans l’enseignement obligatoire et des activités en entreprise. À savoir que la centaine de contrats encore suspendus à ce jour concernent davantage des entreprises en difficulté que des entreprises encore fermées pour cause sanitaire. La formation des jeunes doit être garantie… nous ne pouvons accepter que des jeunes ne se forment plus en entreprise pendant des mois alors que cette immersion dans l’entreprise représente 60 à 80 % de leur formation.

    C’est pourquoi il a été demandé formellement aux opérateurs de formation en alternance de mettre en place un accompagnement spécifique en faveur de ces apprentis qui seraient toujours visés par une suspension de contrat en vue de l’obtention d’un nouveau contrat ou d’une réorientation dans un autre secteur d’activité, le cas échéant.

    L’évolution de la situation est suivie de près afin de prendre, le cas échéant, de nouvelles dispositions.

    Nous avons conscience que l’identification des places de stages disponibles dans les entreprises est un levier important pour « booster » l’alternance. C’est la raison pour laquelle la Région wallonne a financé la plateforme unique et interactive de l’alternance dont une des ambitions est de faire se rencontrer l’offre et la demande de stages. La plateforme est désormais opérationnelle pour plusieurs des objectifs fixés (agrément des entreprises, gestion des primes d’alternance…). Quant à l’outil de « matching » entre l’offre et la demande de places de stage, celui-ci devrait pouvoir être mis à la disposition des apprenants et des entreprises à la fin du premier semestre 2021.