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La baignade aux barrages de l'Eau d'Heure

  • Session : 2020-2021
  • Année : 2020
  • N° : 27 (2020-2021) 1

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  • Question écrite du 14/10/2020
    • de CLERSY Christophe
    • à DE BUE Valérie, Ministre de la Fonction publique, de l'Informatique, de la Simplification administrative, en charge des allocations familiales, du Tourisme, du Patrimoine et de la Sécurité routière
    Cet été, le site des lacs de l'Eau d'Heure a été pris d'assaut par pas mal de nos concitoyens, mais également par certains touristes étrangers.

    Cette grande affluence a malheureusement entraîné un grand nombre d'incivilités : des rassemblements illégaux ont eu lieu, l'interdiction d'allumer des barbecues a été çà et là bravée, les zones de baignades n'ont pas été systématiquement respectées, pas plus que le port du masque.

    Suite à cet été chahuté, il semble qu'une réunion de débriefing ait eu lieu il y quelques jours au sujet de la sécurité sur les sites de baignade des barrages. Étaient présents, des responsables du Hainaut, de Namur, les gouverneurs, les chefs de zone et les services de secours ainsi que des représentants de l'ASBL des lacs de l'Eau d'Heure et les bourgmestres concernés.

    Suite à cette rencontre, il semblerait que la police recommanderait de fermer le site afin de mieux canaliser les touristes qui fréquentent les zones de baignade.

    Cette annonce parue dans la presse appelle quelques questions.

    Quel bilan Madame la Ministre tire-t-elle de la saison sur le site des lacs de l'Eau d'Heure ?

    Quelle est son analyse politique de ce dossier ?

    Si une telle décision est prise, elle risque d'impliquer des investissements pour l'ASBL de gestion des lacs de l'Eau d'Heure. Le cas échéant, quelles sont les mesures qui sont entreprises à ce niveau ?

    Par ailleurs, nous connaissons des étés de plus en plus chauds suite aux dérèglements climatiques. L'accès aux zones de baignade et aux piscines est très prisé tant par nos concitoyens que par les touristes. L'accès à ces points d'eau tend toutefois à se raréfier. Dans ce cadre, si des aménagements tels qu'évoqués devaient voir le jour, quelles mesures Madame la Ministre a-t-elle prises afin de garantir l'accessibilité la plus large possible aux zones de baignade ?
  • Réponse du 21/10/2020
    • de DE BUE Valérie
    Comme le rappelle l'honorable membre, à juste titre, force est de constater que plusieurs vecteurs ont concouru à une affluence massive sur le site durant la saison estivale.

    En effet, les mesures sanitaires prises cet été dans le cadre de la Covid-19 ont fait en sorte que les touristes ont privilégié la Belgique en général et la Wallonie en particulier pour passer leurs vacances annuelles.

    Cette situation n’a été que renforcée par le plan de relance du secteur touristique mené à mon initiative et relayé par WBT, le CGT et les associations représentatives du secteur touristique. Combinées à cela, la météo et les fortes chaleurs ont poussé bien évidemment le public à prendre les plans d’eaux d’assaut, particulièrement par les touristes d’un jour qui souhaitaient venir se rafraîchir et profiter des abords des 5 lacs qui constituent le site. 

    L’addition de ces paramètres a fait en sorte que le site a rencontré un vif succès, tant auprès du touriste d’un jour que du touriste de séjour.  

    Toutefois, s’il peut être constaté une nette reprise de l’activité touristico-économique, qui peut limiter la perte engendrée depuis le confinement, il n’en demeure pas moins que pour l’ASBL les lacs de l’Eau d’Heure, l’augmentation de l’affluence a eu pour conséquence de décupler les missions générales d’entretien du site.

    Le travail de collecte des déchets et de propreté, la mobilisation d’effectifs de surveillance sur les zones de baignades (comme les sauveteurs et les vigiles), a généré un travail considérable rendu fort compliqué par le comportement incivique de certaines personnes.

    L’encadrement et la sécurisation du site ont d’ailleurs nécessité l’implication des Gouverneurs, des Bourgmestres ainsi que des 2 zones de police concernées avec un soutien de la police nationale. Je tiens d’ailleurs à saluer le travail qui a été réalisé et à les remercier.

    Des solutions structurelles doivent cependant être envisagées et sont en cours de discussion afin qu’elles puissent être mises en œuvre dès la saison prochaine.

    Une réunion de débriefing a eu lieu le 18 septembre dernier à l’initiative de l’ASBL les lacs de l’Eau d’Heure.

    Plusieurs priorités sont dès lors envisagées afin de remédier à la situation vécue cet été : 
    - l’organisation de l’espace et la répartition thématique des activités sur les 5 lacs afin de désengorger le lac de la Plate Taille qui fait aujourd’hui l’objet de toutes les convoitises ; 
    - la mise en place de barrières naturelles, afin de limiter l’accès à certaines zones ; 
    - considérer la saison estivale et/ou les périodes de grande chaleur comme l’organisation d’un évènement ponctuel de grande envergure qui nécessitera notamment : 
    * la mise en place d’un plan de mobilité ; 
    * l’organisation et le contrôle des accès au site ; 
    * l’organisation temporaire de parkings payants sur le site ; 
    * favoriser les modes de déplacement « doux » ; 
    * la coordination des différentes autorités compétentes et des différents opérateurs du site ; 
    * le renforcement de la présence des forces de l’ordre et des services de secours ; 
    * le renforcement de la communication au travers d’une charte de « bonne conduite » sur le site.

    Cette charte est destinée à sensibiliser la clientèle sur le respect de l’environnement naturel et des interdictions comme celles de la baignade en dehors des zones autorisées, des barbecues sauvages ou encore du camping sauvage. Enfin, il sera nécessaire d’envisager l’amplification des sanctions. 
     
    Ces priorités font, par ailleurs, partie du plan d’action arrêté en étroite collaboration avec les instances de l’association.  

    Leur mise en œuvre ne pourra être réalisée qu’au travers d’une étroite concertation et collaboration tant avec les acteurs publics concernés par le développement et l’exploitation du site, qu’avec les opérateurs privés développant des activités touristiques, sportives, de loisir, récréatives et d’HORECA.  

    En ce qui concerne plus particulièrement le dernier point relatif aux zones de baignades, les gestionnaires du site ont été attentifs à faire en sorte que ces zones de baignade, autorisées et reconnues, puissent être accessibles au plus grand nombre durant la période estivale. L’élargissement de la période de baignade relève cependant des compétences de ma collègue Céline Tellier.

    J’insiste toutefois sur la nécessité d’intégrer les contraintes liées aux décisions prises par les différentes autorités, afin d’endiguer la propagation du virus de la Covid-19. 

    Ils ont mobilisé, pour se faire, des effectifs supplémentaires afin d’assurer, d’une part la surveillance et les secours et, d’autre part, le respect des règles arrêtées dans le cadre de la crise sanitaire.  

    Enfin, dans le cadre de la mise en œuvre du plan d’action, plusieurs réunions sont programmées ou seront à programmer en vue d’arrêter les moyens budgétaires utiles et nécessaires afin d’atteindre les objectifs énumérés ci-dessus, dont notamment celui relatif à la création ou à l’agrandissement de zones de baignade sur le site des lacs de l’Eau d’Heure.

    À cet effet, les représentants de l’ASBL les lacs de l’Eau d’Heure rencontreront prochainement les bourgmestres des communes de Froidchapelle et de Cerfontaine, ainsi que la direction du SPW mobilité et infrastructures, propriétaire des plans d’eau.