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L'état d'avancement de la stratégie du Gouvernement wallon en matière d'"Open Data"

  • Session : 2020-2021
  • Année : 2020
  • N° : 35 (2020-2021) 1

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  • Question écrite du 14/10/2020
    • de BIERIN Olivier
    • à DE BUE Valérie, Ministre de la Fonction publique, de l'Informatique, de la Simplification administrative, en charge des allocations familiales, du Tourisme, du Patrimoine et de la Sécurité routière
    Les avantages de l' « Open Data » ne sont plus à prouver. Le récent accord gouvernemental fédéral prévoit d'ailleurs de garantir la disponibilité et l'accès aux données pour la recherche scientifique et pour les citoyens, en optimalisant, rationalisant et harmonisant plus encore cet accès. Le mois dernier, la Ville de Namur a finalisé son nouveau système de transport intelligent. La mise en place de ce système a nécessité le recensement d'un nombre conséquent de données au fil des mois, et ces données sont disponibles en « Open Data ». Ainsi, n'importe quel particulier ou professionnel peut en profiter pour développer un nouvel outil ou les intégrer à une application existante par exemple.

    Je me demande dès lors où en est le Gouvernement à ce sujet.

    Nous avons déjà eu l'occasion d'aborder cette thématique au sein de cette Commission. L'année passée, Madame la Ministre m'expliquait que la politique d'« open data » en Wallonie trouve son fondement dans le décret conjoint du 12 juillet 2017 entre la Fédération Wallonie-Bruxelles et la Région wallonne, lequel transpose la directive 2013/37/CE relative à la réutilisation des informations du secteur public.

    Elle précisait également que l'Europe a adopté une nouvelle directive en juin 2019 qui propose un cadre plus large pour la mise à disposition des données publiques et d'intérêt général. Elle a jusqu'à 2021 pour transposer cette directive et adapter le cadre légal existant. Quel est son état d'avancement de ce chantier ? De façon générale, où en est la stratégie en matière d' « Open data » pour la Région wallonne ? Quel est désormais le nombre de datasets ouverts ? Les métadonnées sont-elles également accessibles ? Quel support en Datat Catalog Vocabulary (DCAT) est prévu ? La stratégie s'appuie-t-elle sur une approche « linked data » transversale ?
  • Réponse du 29/10/2020
    • de DE BUE Valérie
    L'honorable membre dresse un constat juste d’un chantier important, celui des enjeux liés à la gestion des données publiques et plus précisément à la manière d’encadrer leur ouverture.

    Je voudrais débuter cette réponse en l'informant que le projet de géochallenge que j’évoquais dans ma réponse à sa question de l’année passée a bien eu lieu, malgré que la Covid-19 ait fait tout son possible pour tenter de nous en dissuader. Le Service public de Wallonie et l’Agence du Numérique ont réalisé un travail remarquable pour proposer la réutilisation de données géographiques, et j’ai eu l’occasion de participer fin septembre à la cérémonie de remise des prix aux lauréats.

    4 projets ont été promus et produiront des applications concrètes, issues de données publiques, aux bénéfices des citoyens et de l’administration, d’ici 3 mois. On constatera ainsi qu’il n’y a pas que la Ville de Namur qui est active en la matière. L’administration régionale a également pris le train de la data et j’entends bien lui faire atteindre une vitesse de croisière certaine !

    Au niveau législatif, la transposition attendue pour juin 2021 de la directive « Public Sector Information 2 » (PSI2), est en cours par les services du secrétariat général du SPW en collaboration avec l’AdN pour le soutien technique.

    Contrairement à l’approche qui avait été retenue pour la transposition de la précédente directive en la matière, nous avons cette fois souhaité avec nos collègues de la FWB ne plus travailler sur un texte conjoint, cette technique alourdissant trop la gestion.

    La coordination législative avec eux comme les autres niveaux de pouvoir vont toutefois se poursuivre, de même que les synergies pour s'aligner sur des processus communs. Les services de simplification administrative assurent cette synchronisation qui permettra à la Wallonie d’être alignée sur les obligations européennes concernant les jeux de données à haute valeur ajoutée.

    Les travaux progressent et ont déjà mené à la production d’un projet de circulaire visant à régler les lacunes de la législation actuelle en fixant un cadre permettant aux administrations qui le souhaitent d'avoir déjà les balises nécessaires à la mise en place de jeux de données ouverts.

    En matière de chiffres, puisque c’est l’un des objets de la question, la plateforme conjointe « Open Data Wallonie Bruxelles », répertorie à ce jour plus de 400 jeux de données. Je souligne d’ailleurs dans ce contexte la toute récente publication des 17 jeux de données du Commissariat général au Tourisme dont j’ai également la tutelle. À cela il faut ajouter les 366 jeux de données présents sur le géoportail, ce qui porte le nombre de jeux de données proposés par la Wallonie à plus de 750.

    Concernant les métadonnées et le DCAT : les outils mis à disposition par l’AdN disposent du champ DCAT pour chaque jeu de données. Toutefois, force est de constater que ceux-ci sont encore remplis de manière trop peu qualitative. Il s’agit d’une des lacunes de l’actuelle législation que la circulaire et future législation doivent combler. Toutefois, la qualité des métadonnées géographiques est, quant à elle, excellente. Elles sont accessibles librement aussi bien via une interface web au niveau du Géoportail de la Wallonie qu’au niveau du catalogue pour l'information géographique de Wallonie - Metawal - qui répond à des protocoles web ouverts. Un système permettant la conversion vers DCAT est à l’étude par les services techniques.

    En ce qui concerne les « linked data », il s’agit d’une matière spécifique qui fait encore, à ce stade, l’objet de recherches universitaires. C’est néanmoins un objectif que nous poursuivons. Pour y parvenir, nous avons besoin d’aborder les processus administratifs avec une approche davantage centrée sur la donnée ou « data centric ».

    Cette approche « data centric » sera clairement un des piliers de la nouvelle direction générale numérique (dénommée « SPW Digital ») qui va voir le jour au sein du SPW avec à sa tête un nouveau CIO. Un pôle complet y sera dévolu à la donnée, pour y traiter tous les aspects qui y sont liés, y compris bien sûr les échanges de données et l’open data. Il sera garant de l’approche centrée sur la donnée et permettra d’inscrire le service public wallon dans cette orientation « linked data ».

    Comme on le voit, les efforts consentis pour faire émerger une culture de la donnée et en particulier de la donnée ouverte au sein du secteur public sont nombreux. Je m’emploie pleinement, avec l’administration d’une part, et avec le gouvernement d’autre part, à développer une réelle transformation numérique des Services publics basée sur ce capital que constituent les données et dont il convient de tirer le meilleur parti possible « intra-muros » et « extra-muros » … dans le respect de la vie privée bien entendu.