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La fièvre catarrhale ovine

  • Session : 2020-2021
  • Année : 2020
  • N° : 68 (2020-2021) 1

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  • Question écrite du 14/10/2020
    • de DURENNE Véronique
    • à BORSUS Willy, Ministre de l'Economie, du Commerce extérieur, de la Recherche et de l'Innovation, du Numérique, de l'Aménagement du territoire, de l'Agriculture, de l'IFAPME et des Centres de compétences
    Depuis quelques semaines, un nombre croissant d'animaux infectés par la fièvre catarrhale ovine (de sérotype 8) a été signalé en France, principalement dans le sud-ouest du pays. Si une augmentation de la circulation du virus est fréquente à cette période de l'année, elle s'accompagne actuellement de symptômes cliniques sévères tels que l'avortement chez les bovins et la mort des ovins. Les animaux infectés montrent une charge virale élevée, selon la presse spécialisée.

    De son côté, compte tenu de la situation française, l'Agence Fédérale pour la sécurité de la chaîne alimentaire (AFSCA) appelle à rester vigilant et rappelle que la vaccination des animaux sensibles (bovins et ovins) reste fortement recommandée.

    Quelle est la situation en Wallonie ?

    Des animaux infectés ont-ils été détectés ces dernières semaines ?

    Si la mise en place de campagne en matière de vaccination relève du Fédéral, de son côté, la Région wallonne met-elle en place des mesures de prévention ?

    La Wallonie prévoit-elle des mécanismes de dédommagement pour les exploitations touchées par la langue bleue ou qui connaissent des pertes ?
  • Réponse du 05/11/2020
    • de BORSUS Willy
    La surveillance de la fièvre catarrhale ovine (FCO) en Belgique est assurée par l’ARSIA en Wallonie au travers de la mission de surveillance épidémiologique que l’AFSCA lui confie.

    Cette surveillance se fait principalement par :
    - l’autopsie et les analyses de tous les avortons et cadavres qui sont acheminés à l’ARSIA ;
    - des analyses réalisées dans le cadre des prophylaxies hivernales sur des animaux sélectionnés par des modèles statistiques et épidémiologiques ;
    - les contrôles des importations et des exportations.

    De cette surveillance, nous pouvons dire qu’il n’y a aucun élément actuellement inquiétant dans les indicateurs épidémiologiques rassemblés par mes collègues : depuis 2017, tous les avortons qui nous arrivent sont systématiquement analysés par PCR dès qu’ils présentent anomalies congénitales faisant penser à de la FCO.

    En 2020, nous avons recensé 113 suspicions cliniques qui se sont révélées toutes négatives en PCR.

    Ce chiffre n’est pas en augmentation au regard des années précédentes (125 suspicions en 2019, 105 en 2018, 146 en 2017). Aucune n’a été confirmée par PCR.

    - les tests virologiques réalisés dans le cadre de diagnostic différentiel demandés par les vétérinaires d’exploitations se sont tous révélés négatifs (2361 animaux testés) ;
    - sur les 486 bovins testés pour être exportés en 2020, 2 se sont révélés positifs. On en avait retrouvé 59 en 2019 sur les 1057 animaux testés ;
    - en termes de vaccination, sur base des données enregistrées dans CERISE via le système d’enregistrement des médicaments BIGAME, 20 % des bovins et 13 % des troupeaux seraient vaccinés.

    Pour ce qui concerne les actions possibles pour la Wallonie, je rappelle que la Province de Luxembourg avait financé, en 2017, un monitoring des exploitations laitières pour détecter l’arrivée éventuelle de la maladie pour sensibiliser à vacciner (les vaccins étaient fournis gratuitement par les fonds sanitaires à ce moment-là). Après 2-3 ans, il a fallu se rendre à l’évidence que rien n’avait bougé.

    On peut effectivement imaginer une prise en charge des pertes économiques si un foyer venait à apparaître comme on l’a fait pour la besnoïtiose via la caisse Elia.

    On peut imaginer aussi de réitérer ce qui avait été mis en place par la Province de Luxembourg.

    Sur le plan fédéral, on pourrait juste recommander de mettre en place un monitoring plus « serré » que celui du winterscreening dans l'espoir de détecter de manière plus ou moins précoce une circulation active et utiliser ces chiffres pour communiquer sur la vaccination.