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Les changements d'affectation des immeubles de bureaux et les espaces de coworking

  • Session : 2020-2021
  • Année : 2020
  • N° : 70 (2020-2021) 1

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  • Question écrite du 14/10/2020
    • de MAUEL Christine
    • à BORSUS Willy, Ministre de l'Economie, du Commerce extérieur, de la Recherche et de l'Innovation, du Numérique, de l'Aménagement du territoire, de l'Agriculture, de l'IFAPME et des Centres de compétences
    Durant la crise du coronavirus, le télétravail s'est généralisé. Si cette pratique a permis à de nombreux travailleurs de pouvoir continuer à exercer leur activité professionnelle, elle a néanmoins un impact économique non négligeable sur les commerces aux abords des lieux de travail. En effet, les commerçants, principalement en centre-ville, constatent une baisse de fréquentation de leurs établissements.

    Une solution pour pallier cette problématique serait d'installer plus d'espaces de coworking. En effet, ceux-ci permettraient au tissu économique s'articulant autour des centres où sont concentrés de nombreux endroits de travail de se maintenir, voire de se développer.

    Par ailleurs, le recours au télétravail étant amené à être plus systématique dans le futur, le nombre d'immeubles de bureaux est appelé à être réduit. La reconversion de ces espaces en logements, mais aussi en espaces de coworking est, elle aussi, importante pour dynamiser le tissu économique urbain.

    Dans cette optique, Monsieur le Ministre a-t-il connaissance de demandes particulières de permis d'urbanisme pour un changement d'affectation d'immeuble dans la reconversion précitée (logement, coworking) ?

    Dans l'affirmative, y a-t-il une augmentation de ce type de demandes ces derniers mois ?
    Une tendance est-elle en train de se dessiner ?
    Peut-il nous communiquer des données chiffrées par province wallonne, en ventilant sa réponse selon qu'il s'agit d'une reconversion en logement, d'une part, et en espace de coworking, d'autre part ?

    Dans la négative, est-il exact que les espaces de coworking se retrouvent essentiellement dans les zones d'activités économiques ? Une recrudescence de ces espaces est-elle remarquable ?
  • Réponse du 05/11/2020 | Annexe [PDF]
    • de BORSUS Willy
    Comme l’honorable membre le souligne, le développement du coworking peut effectivement avoir un impact sur l’économie résidentielle et participer à la redynamisation et à l’attractivité commerciale des zones où il se développe. J’ai précisé récemment à un de ses collègues député qu’un chantier d’évaluation est actuellement mené au sein de l’Agence du Numérique, lequel doit aboutir à de nouvelles propositions pour favoriser ce mode de travail. J’ai également précisé qu’il s’agit désormais d’inscrire le coworking de manière plus transversale dans les réflexions du gouvernement en tant qu’enjeu de développement territorial.

    En ce qui concerne les tendances immobilières, dès avant le confinement et depuis plusieurs années la prise en occupation de bureaux destinés à du flex office ou des espaces de travail partagés est en constante augmentation en milieu urbain. Les acteurs belges de l’immobilier estiment que le coworking représente aujourd’hui 3 % de l’ensemble du marché belge des bureaux.

    Les zones périphériques et rurales représentent aujourd’hui un potentiel marché important pour les espaces de travail qui s’adresseraient à un public de salariés télétravailleurs en recherche d’une alternative au travail à domicile, mais la soutenabilité économique de ces projets est plus difficile à trouver qu’en milieu urbain et plus encore plus quand il s’agit de développer des espaces animés comme le sont les espaces du réseau Coworking Digital Wallonia.

    En ce qui concerne la localisation, les espaces de coworking tels qu’à Ath, Fernelmont, Namur, Tournai ou encore Liège, tous situés dans une zone centrale, contribuent à minimiser les déplacements. Les espaces ayant une localisation à proximité des transports en commun, comme par exemple à côté d’une gare, engendrent également des bénéfices sur le plan de la mobilité.

    Du point de vue de la législation sur les permis d’urbanisme, et en faisant abstraction du critère de la conformité à la zone de la planologie en vigueur, le CoDT ne fait aucune différence entre les espaces dédiés à la fonction bureau et les espaces dédiés uniquement à du coworking. La fonction initiale du bâtiment n’est pas toujours connue non plus lors d’une demande de permis pour sa reconversion. Un recensement général du nombre de demandes de permis n’est donc pas possible sur cette base. (voir tableau en annexe)