/

La pollution numérique suite à la Covid-19

  • Session : 2020-2021
  • Année : 2020
  • N° : 81 (2020-2021) 1

2 élément(s) trouvé(s).

  • Question écrite du 23/10/2020
    • de ANTOINE André
    • à TELLIER Céline, Ministre de l'Environnement, de la Nature, de la Forêt, de la Ruralité et du Bien-être animal
    La Belgique a été fortement impactée par la crise de la Covid-19. D'abord au niveau de la santé, ensuite au niveau de l'économie, et maintenant les experts parlent de la pollution numérique. Pour rappel, cette forme de pollution est due à la fabrication de nos équipements informatiques et au fonctionnement d'Internet (transport et stockage des données, fabrication et maintenance de l'infrastructure du réseau).

    Avec le confinement, le recours au digital a explosé… entraînant une pollution numérique toujours plus importante ! Selon The Shift Project, la part du numérique dans les émissions mondiales de gaz à effet de serre a déjà dépassé en 2018 celle du transport aérien. Le numérique, souvent présenté comme un moyen pour diminuer l'impact environnemental, est donc clairement remis en cause.

    Il existe quelques start-up qui ont pris conscience de ce danger à l'instar de Colibri, un studio liégeois de développement web, qui a réussi par exemple à faire fondre le poids moyen d'une page web de 4 ou 5 mégaoctets à 100 kilo-octets. Ou encore Green IT Belgium, qui tente d'ancrer la performance environnementale numérique au cœur des stratégies des entreprises en Belgique.

    Quelle est l'analyse de Madame la Ministre de la situation ?

    Alors que le « Green Deal » favorise le passage au digital, a-t-elle ou compte-t-elle prendre des dispositions afin de réduire l'empreinte numérique tout en favorisant l'accès au digital ?

    A-t-elle pris contact avec son collègue, Willy Borsus, Ministre de la Numérisation, ainsi que son nouveau collègue au Fédéral, Mathieu Michel, nouveau Secrétaire d'État fédéral belge à la Digitalisation, concernant cette pollution qui ne cesse de se développer de façon inquiétante ?
  • Réponse du 10/12/2020
    • de TELLIER Céline
    Effectivement, la crise a démultiplié notre usage des technologies, ce qui a forcément un impact sur les ressources qu’elles nécessitent, que ce soit en termes de matériaux, dont parfois des ressources rares, en termes d’énergie ou encore d’eau pour le refroidissement des « data centers ».

    Cet usage des technologies remplace parfois le recours à d’autres pratiques qui n’étaient pas exemptes d’impacts. Lorsqu’une réunion virtuelle évite des déplacements ou qu’un envoi électronique de documents remplace une impression papier,

    Dans le cadre de la crise de la Covid, l’urgence était surtout sanitaire et le fait de pouvoir recourir à ces technologies a permis à certaines activités et contacts sociaux, certes virtuels, de pouvoir se poursuivre avec la distanciation sociale requise.

    Les questions de l’honorable membre sur ce que l’on peut nommer la pollution numérique vont de pair avec le développement d’une certaine sobriété numérique, qui passe aussi par une éducation adéquate à ces technologies et tout spécialement pour la jeune génération qui développe parfois des addictions sans se rendre compte de l’impact environnemental et des conséquences sociales de leur vie numérique. Sans oublier le nécessaire droit à la déconnexion.

    Il s’agit donc d’un réel enjeu de développement durable du numérique.

    Comme nous l’évoquions ce 27 octobre en Commission environnement avec certains de ses collègues, les objectifs de développement durable, dont ceux relatifs à l’énergie ou à la production et consommation durable, doivent être intégrés dès la genèse des projets.

    Le développement du numérique est une compétence de mon collègue le Ministre Borsus, j’invite dès lors l’honorable membre à le questionner s’il souhaite de plus amples informations sur la manière dont il intègre ces questions importantes dans ses travaux.