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Les "start-up" en Wallonie

  • Session : 2020-2021
  • Année : 2020
  • N° : 85 (2020-2021) 1

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  • Question écrite du 26/10/2020
    • de KAPOMPOLE Joëlle
    • à BORSUS Willy, Ministre de l'Economie, du Commerce extérieur, de la Recherche et de l'Innovation, du Numérique, de l'Aménagement du territoire, de l'Agriculture, de l'IFAPME et des Centres de compétences
    Notre société a subi une importante mise à niveau numérique durant ces derniers mois. Ce phénomène a-t-il été analysé plus en détail, et notamment son impact sur les "start-up" wallonnes ?

    Comme le soulignait Monsieur Omar Mohout, Entrepreneurship Fellow au centre de connaissances technologiques Sirris et professeur à l'Antwerp Management School et chez Solvay, voici plusieurs années que la Belgique a quitté le Top 10 des pays européens en termes de nombre de starters et de levées de fonds. Si le Royaume-Uni, la France et l'Allemagne se partagent le podium – ce qui n'est pas une surprise compte tenu de leur produit intérieur brut – le Top 5 est complété par la Suède et la Suisse. « Ces pays montrent qu'il ne faut pas nécessairement être très grand ou très peuplé pour avoir un paysage de start-up prospère », analyse-t-il. « Nous devons tenter de suivre leur exemple pour retrouver le subtop européen. »

    Que pense Monsieur le Ministre de son analyse ?

    Quelles sont les mesures prises au niveau wallon pour permettre aux "start-up" de se développer et prospérer ?
  • Réponse du 17/11/2020
    • de BORSUS Willy
    En ce qui concerne l’impact sur les startups, l’Agence du Numérique réalise actuellement une étude auprès des startups numériques et technologiques wallonnes. Les résultats seront présentés dans le courant du mois de décembre de cette année. Les objectifs sont notamment d’évaluer l’impact de ces derniers mois et également l’utilisation des technologies et leur évolution au sein des startups.

    En Wallonie, il existe actuellement environ 400 startups numériques et technologiques. Même si la Belgique a quitté le Top 10 des pays européens en levées de fonds, il faut malgré tout signaler qu’en ce qui concerne les startups numériques, d’après une étude de M. Omar Mohout lui-même, 2020 a été la meilleure année en termes de levées de fonds et que pour la première fois depuis 1989, à ce stade, la Wallonie a levé plus de fonds que la Flandre.

    Concernant les mesures prises au niveau wallon afin de développer les startups numériques, il y a certainement la mesure Easy’up de la Sowalfin, le fonds d’investissement, W.IN.G, spécialisés dans l’investissement auprès des startups DeepTech, sans oublier les Écosystèmes du numérique, rattachés aux Invests. Par ailleurs, les incubateurs et structures d’accompagnement, gérés par la Sowalfin, mettent de plus en plus en place des stratégies de spécialisation autour du numérique (Drones au sein de CAP Innove, MusicTech chez Leansquare,…).

    La structuration d’un « écosystème », terme souvent utilisé dans le paysage numérique, prend du temps. En plus du temps, les talents et les capitaux sont nécessaires pour soutenir les projets entrepreneuriaux. Les exemples cités (notamment le top 3 ainsi que la Suède) ont eu des success-stories depuis plusieurs années. Ces réussites ont suscité des vocations, ont donné plus de confiance aux citoyens afin d’entreprendre. Ceci est en train de se passer également en Wallonie.

    Il n'aura pas échappé à l'honorable membre que l’an dernier Odoo (entreprise de logiciel wallonne employant plus de 900 personnes à travers le monde, dont plus de la moitié, en Belgique) a attiré le fonds d’investissement Summit Partners pour un tour de financement de plus de 80 M€. Cette année, ce même fonds (qui dispose de 20 milliards de dollars sous gestion) a, à nouveau, investi dans une société numérique wallonne (Cluepoints). Ces sociétés ont été respectivement créées en 2004 et 2012.

    Nous voyons que si cela peut mettre du temps, la création de startups en Wallonie et la structuration de l’écosystème dans notre région (en termes d’accompagnement et de financement) permettent à ces sociétés d’émerger.

    Aujourd’hui, que cela soit via les Invests (ou leur filiale), la SRIW (ou le WING), la Sowalfin (et Easy’up) une startup peut être financée au stade de l’idée jusqu’aux tours de financement évoqués ci-dessus. L’ensemble de la « chaine de valeur » du financement qui nous manquait peut-être auparavant est donc désormais bien présente. Nous pensons aussi que lorsque des employés de ces différentes startups à succès auront acquis l’expérience nécessaire, ils se lanceront à leur tour (c’est ce qui se passe dans les pays que mentionne l'honorable membre). C’est pourquoi nous pensons que la Wallonie est en bonne voie pour « combler » une partie du « retard » qu'il a constaté.