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L'opération "Grand nettoyage d'automne"

  • Session : 2020-2021
  • Année : 2020
  • N° : 84 (2020-2021) 1

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  • Question écrite du 26/10/2020
    • de DURENNE Véronique
    • à TELLIER Céline, Ministre de l'Environnement, de la Nature, de la Forêt, de la Ruralité et du Bien-être animal
    Cette année, en raison des mesures adoptées pour faire face à la pandémie de la Covid-19, la sixième édition du "Grand nettoyage de printemps", grande mobilisation citoyenne qui vise à sensibiliser les Wallons à la problématique de la propreté publique afin de rendre nos lieux de vie et notre environnement plus propres, a dû être annulée.

    L'opération, qui habituellement se tient tous les ans au mois de mars, a cependant été reportée aux 24, 25, 26 et 27 septembre 2020, et s'est ainsi muée cette année en "Grand nettoyage d'automne".

    Madame la Ministre peut-elle faire le bilan de cette sixième édition ?

    À combien s'élève le nombre de participants pour ce "Grand nettoyage d'automne" ?

    Le fait d'avoir reporté l'opération à un autre moment de l'année a-t-il eu une influence, comparativement aux éditions précédentes, sur la participation des citoyens ?

    Combien de tonnes de déchets sauvages ont-elles pu être ramassées ?

    Ensuite, si l'action est évidemment très positive, sensibilise-t-elle et responsabilise-t-elle réellement celui qui commet ces incivilités ?

    Que fait-on de ces personnes qui ne montrent pas l'exemple ?

    Quelles sont les sanctions prévues à leur égard ?

    Sont-elles uniquement d'ordre financier ou également d'ordre d'intérêt général ?
  • Réponse du 10/12/2020
    • de TELLIER Céline
    La sixième édition du Grand nettoyage de printemps (GNP), qui a été reportée en automne vu la situation sanitaire au printemps, a mis en mouvement tous ceux qui souhaitent agir contre la malpropreté et qui attendent avec impatience ce rendez-vous annuel, devenu incontournable. Les communes souhaitaient également largement le maintien de l’opération pour le coup de pouce annuel bienvenu qu’elle apporte aux services communaux et pour activer la participation citoyenne.

    Outre le report de l’opération en septembre, la crise sanitaire a fortement impacté cette édition.

    En effet, il a été demandé à toutes les écoles qui participaient chaque année massivement à l’opération de ne pas se rendre dans les rues avec leurs élèves (en 2019, les élèves et les enseignants représentaient 100 000 participants sur un total de 160 000). À la place, il leur a été proposé de prendre part à un grand nettoyage d’un nouveau genre en organisant une journée dédiée à la propreté et aux déchets.

    Pour ce faire, de la documentation et des activités leur ont été proposées par Be WaPP via le site web wallonieplusprope.be.

    En ce qui concerne l’action de ramassage proprement dite, une série de mesures de précaution ont été prises afin que le GNP soit à l’épreuve du coronavirus : équipes de moins de 10 personnes, port du masque, pas de rassemblement après l’action. Ces mesures, couplées à la peur de contracter le virus en ramassant des déchets, en ont dissuadé plus d’un de participer à l’opération.

    Au total, ils étaient quelques 30 000 à ramasser les déchets sauvages dans les rues et 17 000 à être sensibilisés dans les écoles. On comptabilisait donc 47 000 participants au GNP cette année, à comparer aux 163 000 participants de l’année passée.

    Cette baisse de participation n’a cependant pas proportionnellement infléchi la motivation des participants puisque au total, 165 tonnes de déchets sauvages ont été ramassées (116 tonnes de tout-venant et 49 tonnes de PMC), contre 499 tonnes l’an dernier), en parcourant plus de 7 500 kilomètres pour rendre la Wallonie plus propre.

    Par kilomètre parcouru, 21 kg de déchets ont été ramassés en 2020, contre 38 kg en 2017. Cette diminution de 42,7 % entre 2017 et 2020 s’inscrit dans une tendance à l’amélioration de la propreté déjà constatée les années précédentes.

    Le Grand nettoyage d’automne présente également des vertus pédagogiques : ceux qui y participent deviennent les meilleurs ambassadeurs de la propreté au sens figuré comme au sens propre, car certains prolongent leur action en adhérant au projet des Ambassadeurs de la Propreté, mis en place par l’ASBL Be WaPP.

    De plus, la présence de ces bénévoles équipés de leur chasuble jaune fluo peut aussi amener certains citoyens « non sensibilisés » à la propreté publique à réfléchir à la portée de leurs actes.

    À elles seules, les actions de sensibilisation ne suffisent pas pour rétablir la propreté publique, vu le comportement incivique de certains « irréductibles ». C’est pourquoi il est également nécessaire de marquer les esprits en prenant des mesures de type répressif.

    Actuellement, les agents constatateurs peuvent notamment proposer une transaction équivalente à un montant de :
    - 100 euros en cas d’abandon de mégot, de canette ou de chewing-gum ;
    - 150 euros en cas d’abandon d’un emballage, d’un sac poubelle, d’un bidon d’huile usagée, d’un récipient ou d’un fût de 200 litres même vide, de déchets inertes seuls ou en mélange et de déchets amiantifères.

    On constate que ces types de déchets sont encore trop fréquemment abandonnés.

    Dès lors, plusieurs modifications réglementaires ont été proposées à ce sujet, via un projet d’arrêté modifiant le Livre Ier du Code de l’Environnement :
    - dans le premier cas, le montant va passer à 200 euros et concernera également les masques buccaux et les gants ;
    - dans le deuxième cas, le montant va passer à 300 euros.

    Ce projet d’arrêté sera proposé au Gouvernement pour adoption définitive, avec une entrée en vigueur au début 2021.

    Enfin, il faut souligner l’intérêt de la vidéosurveillance comme outil d’aide à la lutte contre les incivilités environnementales, tout en étant attentif au respect du droit en la matière.

    Dans ce contexte, un appel à projets a été lancé en vue de soutenir les communes dans l’acquisition de ce type de matériel (à hauteur de 25 000 euros maximum par commune).

    L’appel à projets, qui s’est clôturé le 30 octobre dernier, a connu un beau succès puisque environ 150 communes ont déposé un dossier de candidature.

    La sélection définitive des communes qui bénéficieront du subside a été effectuée le 20 novembre 2020 par le jury de sélection défini dans le vade-mecum de l’appel à projets.