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L'éventualité d'un recours de Brussels South Charleroi Airport (BSCA) à des mesures financières

  • Session : 2020-2021
  • Année : 2020
  • N° : 27 (2020-2021) 1

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  • Question écrite du 27/10/2020
    • de TZANETATOS Nicolas
    • à CRUCKE Jean-Luc, Ministre du Budget et des Finances, des Aéroports et des Infrastructures sportives
    Vu la baisse significative du trafic aérien suite à la crise sanitaire, 2020 est une année désastreuse pour les aéroports. Le nombre de passagers et les résultats financiers sont catastrophiques.

    Afin de faire face aux lourdes conséquences de la pandémie, l'aéroport de Zaventem souhaite lever, par le biais de placements privés, jusqu'à 300 millions d'euros d'ici la mi-2021.

    Brussels Airport tente de profiter d'éventuelles conditions favorables sur les marchés financiers afin de se financer à long terme et d'améliorer sa structure financière.

    Dans ce sens, l'aéroport se tourne vers les détenteurs d'obligations et leur demande d'une part d'accepter un assouplissement de certaines conditions financières imposées à l'aéroport et d'autre part, l'autorisation de contracter de nouvelles dettes pour fournir des liquidités à l'entreprise.

    Qu'en est-il de l'aéroport de Charleroi ?

    Ce type de mesure est-il envisageable ?
  • Réponse du 28/12/2020
    • de CRUCKE Jean-Luc
    BSCA s'est tourné vers les pouvoirs publics wallons dès le début de la crise en vue d'envisager différentes pistes possibles afin de soulager la trésorerie de la société qui sera en souffrance dès 2021.

    La première mesure prise a été une demande de suspension de la redevance de concessions payée à la SOWAER pour l'année 2020, et ce, pour un montant de l'ordre de 16 millions d'euros.

    À la demande de la Région wallonne, cette mesure a été approuvée par la Commission européenne qui a autorisé une suspension du paiement de la redevance assimilée à un prêt à taux d'intérêt bonifié comme prévu au point 3.3. de la communication du 19 mars 2020 modifié par la communication subséquente du 4 avril.

    Conformément au cadre européen, la durée du prêt est de maximum 6 ans tandis que le taux d'intérêt sur les sommes prêtées est égal au taux de référence de la Commission.

    Cette mesure a très clairement soulagé la trésorerie de l'aéroport même si elle constituera une charge supplémentaire pour les exercices ultérieurs concernés par les remboursements.

    Aujourd'hui, compte tenu de la très, trop lente reprise du secteur aérien, la SOWAER et le Gouvernement ont pris les dispositions nécessaires afin que BSCA puisse, le cas échéant, bénéficier de la même mesure pour le premier semestre 2021, la Commission européenne ayant annoncé qu'elle étendait le régime d'exception jusqu'au 30 juin 2021.

    BSCA a également pris différents contacts avec ses partenaires bancaires afin d'évaluer les solutions à plus long terme.

    Des contacts avec les banques, organismes de soutien tel que la SOGEPA et les actionnaires sont par ailleurs en cours.

    Le Conseil d'administration de BSCA a pu être saisi le 22 octobre dernier des projections à court terme établies par le management avec l'aide d'un consultant. Ces dernières doivent maintenant être complétées afin de permettre au Conseil d'administration et au management de déterminer de manière précise les besoins de l'aéroport et de solliciter les différents acteurs tels que les banques, les actionnaires ou encore la SOGEPA sur base d'éléments chiffrés concrets.

    À la suite de la décision du Gouvernement wallon du 1er octobre dernier, j'ai par ailleurs décidé de mettre en place un groupe de travail chargé de m'accompagner dans la mise en œuvre du mandat qui m'a été confié.

    Ce groupe de travail présidé par Monsieur Gilles Samyn, est habilité par mes soins à prendre les contacts nécessaires afin de :
    - clarifier les intentions des actionnaires en vue de me permettre d'initier toute mesure nécessaire au redéploiement de l'aéroport ;
    - me conseiller par rapport à ta stratégie à mettre en œuvre afin d'assurer la pérennité et le développement de l'aéroport.

    Comme l'aura certainement compris l'honorable membre, ma volonté est de pouvoir proposer rapidement au Gouvernement un soutien optimal pour BSCA, sans bien évidemment me substituer à ses organes de gestion.

    Une collaboration optimale entre les organes de BSCA, le groupe de travail nouvellement constitué et la SOWAER nous permettra sans aucun doute de rencontrer notre objectif commun, à savoir, assurer la pérennité de l'outil qui nous est cher.

    J'ai pu écrire ce 26 novembre au Président du Conseil d'administration de l'aéroport en ce sens et je peux annoncer à cet égard que chacun semble avoir bien pris conscience de cette nécessité et que les premiers échanges se passent au mieux.

    Pour ce qui concerne le calendrier des travaux du GT, celui-ci s'est fixé un délai de 6 mois afin de pouvoir me soumettre des conclusions.

    Pour ce qui est de la levée de fonds obligataires telles qu'envisagée par BAC à Zaventem, l'élément clef pour mener ce type d'opération est de disposer d'un rating auprès d'une agence de notation, ce qui est le cas de Bruxelles depuis de nombreuses années, mais pas de Charleroi.

    Il est clair que la situation économique actuelle, et particulièrement celle du secteur aérien, rendrait compliqué, voire contre-productif, d'introduire une telle demande à l'heure actuelle.