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Le biométisme et les constructions circulaires

  • Session : 2020-2021
  • Année : 2020
  • N° : 93 (2020-2021) 1

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  • Question écrite du 28/10/2020
    • de MATHIEUX Françoise
    • à TELLIER Céline, Ministre de l'Environnement, de la Nature, de la Forêt, de la Ruralité et du Bien-être animal
    Le biométisme intégré dans l'architecture permet une architecture inspirée de la nature et des prouesses que certains animaux ou plantes développent afin de s'adapter à leur environnement.

    À titre d'exemple, je pense aux bâtiments dont la climatisation s'inspire des termitières (dont un bâtiment au Zimbabwe qui permet d'économiser plus d'un million d'euros par an en climatisation) ou le « Swiss Re Headquarter » de Londres qui s'inspire d'une espèce d'éponge siliceuse.

    Cette architecture a l'avantage d'être une construction circulaire, c'est-à-dire de pouvoir se régénérer et de, contrairement aux bâtiments classiques actuels qui ont une durée de vie de 100 ans, perdurer dans le temps et participer ainsi à l'économie circulaire sans créer de déchets difficiles à recycler.

    Ces projets doivent nécessairement allier architecture et biologie et je pense que des programmes interdisciplinaires de ce genre devraient être mis en place pour les promouvoir.

    Madame la Ministre est-elle au fait de projets similaires en Belgique  ?

    Un cluster a été organisé en 2015 par le SPW Economie, ce cluster a-t-il porté ses fruits et engendré des projets intégrant le biomimétisme  ?

    Des contacts ont-ils été pris, par exemple, avec le Centre européen d'excellence en biomimétisme de Senlis?

    Afin de réduire les déchets en construction, comment peut-on favoriser ce genre de projets qui demande un changement important dans les mentalités, aussi bien des architectes que des sociétés de construction ou des communes qui délivrent les permis ?
  • Réponse du 03/11/2020
    • de TELLIER Céline
    Le secteur de la construction est un secteur qui consomme en effet beaucoup de ressources naturelles, qui produit de grandes quantités de déchets et qui présente dès lors un potentiel élevé en matière d’économie circulaire.

    Je soutiens plusieurs projets qui encouragent l’économie circulaire et qui limitent les impacts environnementaux liés à la construction.

    À titre d’exemples, je peux citer :
    - la rédaction de clauses qui encouragent la prescription de matériaux de réemploi dans les marchés publics via le cahier des charges type bâtiments CCTB,
    - le développement de l’outil Totem qui permettra d’évaluer la performance environnementale d’un bâtiment, ou encore,
    - le développement de l’outil « échelle de performance CO2 » qui vise à stimuler les entreprises à diminuer leurs émissions de CO2 en entreprise et sur chantier.

    En outre, mon administration travaille à la rédaction de clauses environnementales à insérer dans les marchés publics.

    Dans ce cadre, le biomimétisme sera étudié en concertation avec les acteurs de terrain et à partir d’exemples issus notamment du Centre européen d’excellence en Biomimétisme de Senlis. S’il apparaît que ce concept est réalisable au travers des marchés publics wallons, il conviendra d’en tenir compte dans les clauses environnementales en cours de développement.

    Ces projets s’inscrivent dans les travaux de la future Stratégie wallonne de déploiement de l’économie circulaire, que je copilote avec mes collègues Willy Borsus et Christie Morreale.

    Dans ce cadre, un groupe de travail spécialement dédié à la circularité dans la construction a été mis en place, au sein duquel sont notamment abordés les aspects de biomimétisme.

    Jusqu’à aujourd’hui, il n’y a jamais eu de réel cluster dédié spécifiquement au biomimétisme en Wallonie.

    La seule initiative émane de la plateforme Symbiose, créée par un consortium d'industriels et soutenue par la SOFIPOLE. Son objectif était de valoriser les travaux de recherche de l'Université de Liège menés conjointement avec Arcelor Mittal Research, tel que le projet Biocoat. Celui-ci visait à développer une nouvelle famille de revêtements pour l'acier par biomimétisme, à haute valeur ajoutée et à faible impact environnemental.

    Pour ce qui concerne le soutien à la recherche et au développement, j'invite à questionner mon collègue en charge de l’Innovation.