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L'avenir du secteur avicole en Wallonie

  • Session : 2020-2021
  • Année : 2020
  • N° : 112 (2020-2021) 1

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  • Question écrite du 13/11/2020
    • de ANTOINE André
    • à BORSUS Willy, Ministre de l'Economie, du Commerce extérieur, de la Recherche et de l'Innovation, du Numérique, de l'Aménagement du territoire, de l'Agriculture, de l'IFAPME et des Centres de compétences
    Depuis des décennies, la Flandre domine largement la production et le marché avicole.

    Mais depuis 20 ans la Wallonie se réveille avec une progression de 30 % des producteurs professionnels qui atteignent aujourd'hui le nombre de 400 aviculteurs. Avec 25 millions de volailles, la production wallonne approche les 16,4 % de la production nationale de poulets et 12,6 % de la production d'œufs.

    Plus remarquable encore, 40 % des producteurs wallons sont en spéculation alternative : Bio, fermier, plein air. La demande de consommation reste forte avec 13,7 kg de viande de volaille par an et par habitant.

    Malheureusement, la grippe aviaire pointe son virus. Rappelons qu'elle est très contagieuse et qu'elle peut se révéler fatale en 24 ou 48 heures. Votre collègue David Clarinval a décidé de renforcer les mesures de prévention. Les entreprises avicoles doivent être confinées ou protégées pour éviter tout contact avec les oiseaux sauvages.

    « Ces mêmes mesures s'étendent désormais aux particuliers. Malheureusement ils ne sont pas tous au courant » déplore la FWA. Plusieurs questions s'imposent tant au niveau national que régional.

    Les campagnes d'avertissement sont-elles suffisantes ?

    Quelles sont les conséquences du confinement sur la labellisation de certaines productions par exemple l'élevage du coucou de Malines en prairie ?

    Quels types d'interventions financières peuvent espérer certains producteurs frappés par cette nouvelle crise sanitaire alors que les Pays-Bas ont annoncé l'abattage de 215 000 poules ?
  • Réponse du 07/12/2020
    • de BORSUS Willy
    Le virus de la grippe aviaire H5N8 est désormais bien présent en Belgique, chez les oiseaux sauvages.

    La santé animale est une compétence de l’AFSCA qui dépend de l’autorité fédérale. L’Agence surveille en permanence les risques épidémiques et, pour ce qui est du virus hautement pathogène de la grippe aviaire, elle surveille la situation dans les autres pays et analyse les risques en fonction de la saison et des migrations d’oiseaux sauvages.

    Le Service prévention et gestion de crise de l’AFSCA communique directement avec le secteur professionnel et les administrations régionales. Ceux-ci diffusent les alertes et informations vers leurs adhérents et partenaires.

    Le Ministre fédéral de l'Agriculture, David Clarinval, sur avis de l'AFSCA, a pris la décision d'introduire des mesures de prévention supplémentaires. Aussi, depuis le dimanche 15 novembre, en plus des exploitations professionnelles, les détenteurs particuliers de volailles doivent aussi confiner ou protéger leurs animaux.

    Le Service communication de l’AFSCA est chargé des communiqués de presse vers l’ensemble de la population. À ce sujet, l’AFSCA a diffusé un communiqué de presse ce 14 novembre. Celui-ci a été largement diffusé via la presse écrite et la télévision (La Libre, La Meuse, RTBF, RTL, VRT, etc.).

    Ce 26 novembre 2020, un foyer de grippe aviaire hautement pathogène de type H5N5 a été constaté dans une exploitation avicole à Menen (Flandre occidentale). Des zones de restrictions – une zone de protection de 3 km et une zone de surveillance de 10 km – ont été délimitées autour de ce foyer. Dans ces zones de restrictions, des mesures supplémentaires sont d’application, à la fois pour les exploitations avicoles professionnelles et pour les détenteurs particuliers.

    L’ensemble des acteurs du secteur de l’élevage avicole a été informé de la situation. Le communiqué de presse de l’AFSCA a également été largement diffusé dans les médias.

    Pour les élevages de volailles labellisés qui appliquent des normes de production incluant un accès à des parcours extérieurs, les textes légaux prévoient des dispositions ou des dérogations si des restrictions sont imposées aux fins de la protection de la santé publique et de la santé animale :
    - les volailles en production biologique conservent leur statut BIO, car le règlement 889/2008 prévoit cette dérogation à condition que les volailles disposent en permanence de fourrage grossier en quantité suffisante et de matériel adapté à leurs besoins éthologiques ;
    - les volailles de chair « sortant à l’extérieur » (comme le Coucou de Malines) et les volailles « fermières » (respectant les normes décrites dans le règlement 543/2008) peuvent continuer à être commercialisées avec une référence particulière au mode d’élevage pendant la durée de la restriction, mais en aucun cas au-delà de 12 semaines ; ce délai est en général supérieur aux durées d’élevage des poulets « sortant à l’extérieur » et « fermier » ;
    - en ce qui concerne les œufs : suite à la grippe aviaire de 2017, les autorités européennes ont adapté le règlement 589/2008 décrivant les exigences minimales des systèmes de production des « œufs de poules élevées en plein air » pour que les œufs puissent continuer à être commercialisés avec l’appellation. Le délai de tolérance est passé de 12 à 16 semaines et le calcul de ce délai a été précisé. Dans le cas présent, la restriction ayant débuté le 1er novembre 2020, les œufs des poules en place à cette date gardent leur statut jusqu’au 20 février 2021.

    En cas d’abattage obligatoire, des aides de dédommagement sont prévues au niveau fédéral. Ceci ne concerne pas les abattages préventifs (qui ont posé des problèmes avec le virus peu pathogène de type H3).

    C’est l'AFSCA qui prend en charge les frais d'analyse des échantillons pour détecter d’éventuelles contaminations des élevages par la grippe aviaire.

    Des échanges ont régulièrement lieu avec le cabinet du Ministre fédéral de l’Agriculture afin de faire le point sur la situation.