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L’évolution du prix des kots

  • Session : 2024-2025
  • Année : 2025
  • N° : 57 (2024-2025) 1

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  • Question écrite du 14/01/2025
    • de EVRARD Yves
    • à NEVEN Cécile, Ministre de l'Energie, du Plan Air-Climat, du Logement et des Aéroports
    Au cours des quatre dernières années, le loyer mensuel moyen d'un kot a augmenté de 100 euros, passant de 475 euros en 2020 à 575 euros en 2024, soit une hausse d'environ 21 %.

    Cette augmentation est principalement due à la hausse des charges annexes, notamment les coûts énergétiques. Les charges mensuelles moyennes sont passées de 70 euros en 2020 à 100 euros en 2024, soit une augmentation de près de 45 %.

    Cette hausse des loyers et des charges pèse lourdement sur le budget des étudiants. Une enquête menée en 2023 par Stadim auprès de 1 500 étudiants révèle qu'un étudiant sur trois éprouve des difficultés à payer ces frais.

    Quelle est l'analyse de Madame la Ministre concernant cette étude ?

    Travaille-t-elle sur des initiatives précises en ce qui concerne ce marché sous tension ?
  • Réponse du 19/02/2025
    • de NEVEN Cécile
    J’invite l’honorable membre à quelques précautions méthodologiques importantes :
    * Stadim est une société commerciale de promotion des investissements dans des résidences privées. Sa vocation n’est donc pas de produire des statistiques indépendantes et neutres, comme celles fournies par nos instituts (IWEPS, StatBel, CEHD).
    * La valeur de 575 euros de loyer moyen en 2024, mentionné dans la question, concerne l’ensemble de la Belgique et non la seule Wallonie. D’après l’étude Stadim elle-même, la situation en Wallonie est un peu plus favorable, puisque le loyer moyen pour un kot s’élève à 520 euros.
    * Il faut noter que les loyers mentionnés dans l’étude de Stadim sont des loyers charges comprises. D’après cet organisme commercial, le montant moyen des charges locatives des étudiants s’élève à 100 euros en 2024. Or, l’estimation des charges est difficile, car elles sont souvent globalisées avec le loyer dans les annonces.

    Chaque année, l’observatoire wallon du logement étudiant, géré par le CEHD, collecte plus de 4 000 observations sur l’ensemble de la Wallonie alors que Stadim ne collecte que 1 500 observations sur l’ensemble de la Belgique, sans communiquer la répartition de cet échantillon entre les régions.

    Selon l’Observatoire wallon du logement étudiant, géré par le CEHD depuis 2023, le loyer mensuel moyen (hors charges) d’un kot en Wallonie est de 386 euros sur l’année académique 2023-2024. L’estimation des charges mensuelles pour l’électricité, le chauffage et l’eau est de 85 euros. En prenant en compte ces charges, le loyer moyen (charges comprises) était donc de 471 euros pour l’année académique 2023-2024. Pour l’année académique 2024-2025, la collecte des données a pris fin en décembre 2024 et elles sont en cours de traitement.

    Selon l’enquête statistique, la majorité des kotteurs louent en 2024-2025 le même kot que durant l’année académique précédente. Trois étudiants sur cinq qui relouent le même kot que l’année dernière déclarent que le loyer n’a pas augmenté par rapport à l’année précédente.

    Il semble donc que l’impact de la hausse des prix énergétiques et l’inflation qui ont touché les marchés locatifs dès 2021 semble progressivement se ralentir.

    Cela dit, il n’en reste pas moins que les prix pratiqués empêchent certains étudiants de koter ou les obligent à travailler pour pouvoir se loger. Cette situation a des effets néfastes tant au point de vue individuel (échecs aux études, renoncement à certains projets professionnels) qu’au point de vue de l’ensemble de la société (difficultés à former notre population pour les emplois de demain). L’accès au logement pour les étudiants représente donc bien un enjeu de taille. Un projet de construction de 770 kots d’utilité publique a été lancé en Wallonie. Je veillerai à ce que ces projets sortent effectivement de terre dans les délais impartis. Par ailleurs, une récente étude du CEHD a identifié une série de pistes innovantes pour financer et déployer le secteur du logement public, notamment le logement étudiant. Je travaillerai à la concrétisation de ces pistes. Enfin, je rappelle qu’une grille des loyers du logement étudiant a été mise en place sous la législature précédente. Cette grille doit être respectée dans le cadre des opérations de construction subsidiées.