à DALCQ Anne-Catherine, Ministre de l'Agriculture et de la Ruralité
Se trouvant au carrefour de 2 voies de dispersion du loup, française et allemande, le loup est présent en Wallonie comme en atteste le Réseau loup wallon. Ce réseau d'experts et d'observation, créé par le Service public de Wallonie en 2017, a pour objectif de suivre le retour du loup sur notre territoire en centralisant, analysant et validant les indices de sa présence. Il est piloté par le Département de l'Étude du Milieu naturel et agricole (DEMNA), la trame du réseau se fondant sur les Directions du Département de la Nature et des Forêts (DNF). Il est agrémenté de membres mandatés.
Ce sont ainsi une soixantaine de membres qui ont été formés à la reconnaissance des indices de présence du loup.
Le Réseau loup a-t-il déjà fait l'objet de nouvelles dynamiques depuis son lancement ?
Les informations du Réseau sont collectées via divers canaux : le personnel du DNF, les membres du Réseau loup, un système d'alerte accessible au citoyen. Il peut s'agir d'observation, de découvertes de carcasses, de découvertes de toute autre trace suspecte. Ces informations font alors l'objet d'une vérification et d'une validation.
Quelle durée de procédure et d'investigation Mme la Ministre vise-t-elle ?
Combien de dossiers de signalements sont-ils pris en charge annuellement ?
Quels objectifs fixe-t-elle à ce sujet ?
La distinction entre les indices propres au loup et ceux du chien de dimension comparable est difficile. La conclusion s'inscrit dans l'une des catégories suivantes : loup exclu, loup non exclu, loup certain et indéterminé.
Quelles sont les proportions des relevés annuels les plus récents ?
Quelles suites accorde Mme la Ministre à ces chiffres une fois les catégories déterminées ?
Les informations validées sont relayées sur le site reseauloup.be.
Quelle fréquence de mise à jour garantit Mme la Ministre à la population ?
Le site a-t-il été adapté depuis son lancement ?
Le Réseau loup est aussi la référence pour la communication et les contacts internationaux.
Mme la Ministre exploite-t-elle cette facette du Réseau ?
Réponse du 30/04/2025
de DALCQ Anne-Catherine
Pour suivre au mieux le retour du loup sur notre territoire, le Service public de Wallonie a créé en 2017 un réseau fonctionnel d’expertise et de validation des informations pour cette espèce. En outre, ce réseau de collecte et d’analyse de données travaille directement avec un laboratoire génétique (Gecolab) qui assure les analyses d’échantillons utiles à l’interprétation des cas.
Une spécificité importante de ce réseau relève de sa composition. Le réseau loup est intégratif et implique les acteurs du monde rural susceptibles d’être les plus concernés par le retour du loup. Il regroupe des agents du DEMNA qui pilote le réseau, des agents du DNF, des éleveurs, des chasseurs, des naturalistes et des scientifiques.
Les sessions de formation organisées par le DEMNA ont permis d’élargir la composition du réseau et d’augmenter le nombre de membres actifs. La formation de nouveaux membres est également importante en lien avec l’augmentation du nombre de cas à traiter. Il est en effet primordial d’assurer la réactivité face aux sollicitations jugées sérieuses.
Il n’y a pas un objectif en termes de volume et de nombre de cas analysés, celui-ci étant directement lié aux événements. L’objectif tient surtout dans la rapidité de réponse apportée suite aux signalements.
La durée des procédures d’investigation varie selon la nature des indices à analyser. Lorsqu’il s’agit de photographies ou de vidéos de bonne qualité, les résultats peuvent être obtenus très rapidement. En revanche, si une analyse génétique est nécessaire - comme dans le cas d’excréments suspects ou d’attaques sur du bétail ou de la faune sauvage - un délai d’une à deux semaines est généralement requis entre le prélèvement et le diagnostic final. Ce délai peut s’allonger si une seconde analyse s’avère nécessaire.
Depuis son lancement, le Réseau Loup a analysé près de 5 000 indices de présence, qui ne concernent pas exclusivement le loup. Près de 80 % de ces indices proviennent de la Zone de présence permanente (ou « ZPP »), où les loups sont établis et font l’objet d’un suivi régulier grâce à des pièges photographiques. Dans cette zone, 98 % des données sont classées comme « loup certain » ou « loup non exclu ».
En dehors de la ZPP, les observations sont opportunistes, mais font toutes l’objet d’une vérification rigoureuse. Cette vigilance est essentielle : elle permet d’identifier rapidement de nouveaux territoires potentiellement occupés, afin d’y mettre en place les mesures de protection adéquates.
Dans cette zone, le Réseau loup a traité 218 signalements en 2022, 162 en 2023, et 279 en 2024. Parmi ces cas, 41 % ont été classés dans les catégories « loup certain » ou « loup non exclu ». En revanche, 31 % des indices ont permis d’exclure la présence du loup, dont 22 % ont formellement identifié un chien.
Il est important de communiquer en toute transparence sur la présence du loup en Wallonie et mon administration travaille constamment dans cet esprit. Le site « reseauloup.be » est dès lors régulièrement adapté pour qu’il puisse répondre au mieux aux différentes interrogations des observateurs, des citoyens (éleveurs ou non), des gestionnaires, ou encore des pouvoirs locaux. Un nouveau menu a d’ailleurs récemment été ajouté pour répondre aux questions les plus fréquemment posées par le grand public.
Les données sur la plateforme sont mises à jour sur une base mensuelle. L’actualisation peut se faire de manière plus régulière en fonction du nombre de signalements reçus.
Le SPW-ARNE communique également, via la presse, des articles de vulgarisation ou encore des capsules vidéo. Les parties prenantes intégrées au Réseau loup ont également comme mission de communiquer vers leurs publics respectifs.
Toutes les données collectées en Wallonie sont mises à disposition de l’Union européenne pour alimenter les rapports annuels et contribuer à la réflexion commune sur la gestion de situations problématiques. La classification des indices de présence du loup repose sur une nomenclature traduite d’un référentiel international. Cette harmonisation permet d’assurer la comparabilité des informations échangées entre les États membres et contribue à une coordination efficace à l’échelle européenne.
L’administration est également impliquée dans différentes collaborations internationales en ce qui concerne le suivi et la gestion du loup. Les données génétiques wallonnes sont également intégrées dans la base de données de l’Institut Senkenberg, basé en Allemagne, qui a pris en charge la centralisation des données de la population de loups d’Europe centrale qui nous concerne principalement.