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La volonté politique de répartir entre les grandes villes wallonnes des sphères de compétences spécifiques (Namur, capitale administrative, Liège, capitale économique, Charleroi, capitale sociale, Verviers, capitale de l’eau, Mons, capitale culturelle) et les réalisations à cet effet de l’actuel Gouvernement.

  • Session : 2003-2004
  • Année : 2004
  • N° : 7 (2003-2004) 1

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  • Question écrite du 13/02/2004
    • de MILLER Richard
    • à VAN CAUWENBERGHE Jean-Claude, Ministre du Budget, de l'Equipement et des Travaux publics

    Très tôt dans la récente histoire de notre Région wallonne, puisqu'il s'agissait de la fin des années septante, les responsables politiques de l'époque ont clairement affiché leur volonté de donner à chaque grande ville une compétence particulière dont elle serait le moteur pour la Wallonie et donc sa « capitale ». C'est ainsi que Namur devait être la capitale administrative de la Région wallonne, Liège la capitale économique, Charleroi la capitale sociale et Mons la capitale culturelle.

    Pour rappel, c'est le 27 juin 1978 à Wépion que les bourgmestres des cinq grandes villes sont arrivés à un accord commun sur la répartition des compétences.

    Le 3 février 1983, cette proposition fut rappelée à l'Exécutif wallon par les auteurs de la proposition. Celui-ci décida donc le 12 juillet 1983 de répartir les institutions wallonnes à Namur (l'administratif), Liège (l'économie), Charleroi (le social) et Verviers (l'eau). C'est ainsi que la SRIW et le CESRW quitteront Namur pour Liège.

    Je dois avouer que je n'ai pas grand mérite pour cette érudition historique puisque j'ai pu compter sur l'inépuisable science de l'histoire wallonne de notre greffier, que je remercie d'ailleurs pour ses informations !

    Monsieur le Ministre-Président remarquera que la concrétisation de cette répartition fût beaucoup plus longue pour Mons que pour les autres grandes villes. Cela est évidemment dû au fait que la culture était devenue une compétence communautaire et non régionale.

    Ce n'est que le 17 janvier 2002 que le Gouvernement de la Communauté française a approuvé la proposition de convention relative au statut de « capitale culturelle » de la ville de Mons.

    Mes questions sont à la fois très simples et très larges.

    Monsieur le Ministre-Président peut-il me faire part de l'action de son Gouvernement, sous cette législature, afin de consolider et de concrétiser cette répartition entre grandes villes wallonnes ? Quels ont été les grands chantiers de cette législature dans ce cadre ? Y a-t-il encore des réalisation à venir ? Peut-il donner une estimation des investissements wallons réalisés dans ces villes depuis le début de la législature ?

    Je me pose aussi une question plus spécifique concernant Mons. Compte tenu de la mission culturelle qui est une compétence communautaire, comment le pouvoir régional entend-il y


    contribuer, notamment par des investissements spécifiques ?

  • Réponse du 16/03/2004
    • de VAN CAUWENBERGHE Jean-Claude

    La Région wallonne a effectivement décidé, et ce, dès le début de son existence institutionnelle, de répartir, entre cinq grandes villes, le siège de ses institutions. Il s'agissait bien d'un accord portant sur la localisation de sociétés publiques, de para-régionaux et d'administrations et non sur la définition de cibles géographiques prioritaires dans les politiques menées dans les différents secteurs d'activités concernés.

    Sous cette législature, le Gouvernement s'est inscrit dans la continuation de l'exécution de cet accord pour ce qui concerne les nouvelles institutions qui ont été créées, ni plus, ni moins.

    C'est ainsi que la Sowalfin (coupole PME) et ses filiales ont tout naturellement leur siège social à Liège, de même que la société spécialisée Sowaspace et sa filiale Wespavia qui regroupent les participations régionales dans l'aéronautique (Sonaca et Techspace Aéro). Ces deux sociétés viennent ainsi compléter le pôle économique dont les autres acteurs principaux sont la SRIW et la Sogepa.

    Charleroi a, dans la même logique, accueilli le siège de la nouvelle Société wallonne de crédit social qui vient compléter le pôle “logement” qui était déjà constitué de la Société wallonne du logement et du Fonds des familles nombreuses.

    Par ailleurs l'IFAPME, organisme wallon de la formation en alternance, regroupera, à terme, l'ensemble de ses services à Charleroi, sans préjudice du maintien d'une coupole commune aux structures wallonnes et bruxelloises à Bruxelles.

    A Verviers, la SPGE a acheté un bâtiment actuellement en cours de rénovation qui devrait lui permettre, à moyen terme, d'y regrouper la quasi-totalité de ses services. Le rôle de “capitale de l'eau” de Verviers, qui accueille déjà la SWDE, a donc été confirmé.

    Namur a tout naturellement accueilli les agents transférés en application de l'approfondissement de la régionalisation de l'agriculture. Ils seront regroupés dans les nouveaux bâtiments de l'Ilôt Saint-Luc, et ce, sans préjudice du maintien d'unités décentralisées.

    Par ailleurs, Namur a également accueilli la Société wallonne des aéroports (Sowaer) pour des raisons pragmatiques.

    L'honorable Membre le souligne lui-même, le rôle de la Région wallonne par rapport à la capitale culturelle qu'est la ville de Mons est de nature différente dès le moment où les institutions culturelles dépendent de la Communauté française et non de la Région.

    L'intervenant a d'ailleurs, lorsqu'il siégeait au Gouvernement de la Communauté française, pris un certain nombre de décisions visant à concrétiser plus amplement ce rôle de capitale culturelle.

    Cependant, dans une conception extensive de la culture, la Région wallonne a localisé à Mons l'un de ses outils, modeste par le nombre de ses travailleurs, mais dont la notoriété est fort importante, notamment grâce au dynamisme de son directeur et de son conseil d'administration : la société spécialisée Wallimage.

    Par ailleurs, la Région wallonne a apporté un soutien indirect au rôle de capitale culturelle de la ville de Mons en intervenant de manière très significative dans la rénovation du patrimoine de la ville.

    Je citerais, sans être exhaustif, les dossiers de :

    - valorisation du potentiel touristique et culturel du Mont de Piété;
    - valorisation esthétique et touristique de la Grand-Place de Mons;
    - restauration du beffroi de Mons (patrimoine mondial);
    - restauration du musée Jean Lesaerts;
    - poursuite des recherches et de la valorisation sur le site minier de Spiennes (patrimoine mondial).

    Enfin, si Mons devait être capitale européenne de la culture, il me paraît évident que la Région wallonne pourrait, dans le cadre de ses compétences, contribuer à la réussite de l'événement comme elle avait participé à la réussite de l'organisation dans deux de ses métropoles de l'Euro 2000.