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La stratégie wallonne de développement de l'entrepreneuriat

  • Session : 2021-2022
  • Année : 2021
  • N° : 184 (2021-2022) 1

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  • Question écrite du 03/12/2021
    • de ANTOINE André
    • à BORSUS Willy, Ministre de l'Economie, du Commerce extérieur, de la Recherche et de l'Innovation, du Numérique, de l'Aménagement du territoire, de l'Agriculture, de l'IFAPME et des Centres de compétences
    Le dernier rapport de l'OCDE sur les « entrepreneurs manquants » pointe le manque d'opportunités entrepreneuriales pour les jeunes, les femmes et les seniors.

    Il pourrait en fait y avoir 9 millions d'entrepreneurs supplémentaires dans l'Union européenne et 35 millions dans les pays de l'OCDE, si toutes les catégories de la population étaient représentées.

    « Les jeunes, les femmes et les seniors ont moins d'opportunités de transformer leurs idées d'entreprise en réalité », selon l'OCDE. « Ils sont confrontés à des problèmes d'accès au financement, aux compétences et aux réseaux… ».

    L'organisation appelle les gouvernements à augmenter le financement pour les groupes sous-représentés, à améliorer les programmes de coaching et à adapter le soutien aux besoins.

    En ce qui concerne la Belgique, le rapport de l'OCDE souligne que le système d'aides à l'entrepreneuriat est « riche, mais fragmenté », régionalisation des compétences oblige. L'aide à la création d'entreprises y est saluée comme étant largement disponible dans les trois Régions. Mais la charge réglementaire pesant sur les nouvelles startups est épinglée comme « plus lourde que la médiane de l'UE ».

    Monsieur le Ministre a-t-il pris connaissance de ce rapport ? Partage-t-il ces résultats ? Si oui, quelles initiatives va-t-il prendre et selon quelles modalités afin de suivre les conseils de l'OCDE ?

    Va-t-il procéder à un travail d'élagage réglementaire afin d'alléger les charges administratives pesant sur les futurs entrepreneurs ?

    D'autres mesures sont-elles en préparation comme le dispositif de l'invest BW de mettre 100 000 euros à disposition en 24 h ?

    Où en est-il dans l'organisation d'un guichet unique pour les futurs entrepreneurs en Wallonie ?
  • Réponse du 23/12/2021
    • de BORSUS Willy
    En Wallonie, une série d’initiatives et de programmes sont destinés aux futurs entrepreneurs qui veulent lancer une startup performante. Ces aides sont adaptées aux situations fort diverses que l’on peut rencontrer en Wallonie :

    1. Via les incubateurs étudiants :
    Les incubateurs étudiants se développent le plus souvent grâce à de synergies locales, notamment avec les universités ou les hautes écoles de leur bassin.
    Un accompagnement d’incubateur peut prendre plusieurs formes :
    - un coaching individuel par des entrepreneurs confirmés ;
    - des workshops sur des thématiques entrepreneuriales ;
    - une formation ou une mise à niveau en gestion ;
    - un espace de coworking pour travailler, échanger et réseauter ;
    - des événements, comme le sommet de l’étudiant-entrepreneur ;

    2. Via des programmes d’incubation entrepreneurs/startups :

    - WSL : Incubateur technologique pour les techno-entrepreneurs. WSL met à disposition son expertise, ses services et ses infrastructures. Il travaille en étroite collaboration avec les partenaires naturels de WSL : les universités, les hautes écoles, les centres de recherche, l’Agence wallonne à l’Exportation et aux Investissements étrangers (Awex), les pôles de compétitivité et les clusters ;

    - GreenBooster : un programme s’étalant sur 12 jours qui permettra au chercheur/porteur de projet de travailler sur son propre projet et d’aboutir in fine à l’élaboration d’un premier business plan, d’un premier pitch commercial et d’un premier pitch investisseurs.
    Il se destine à des porteurs d’un projet de start up technologique dans les domaines de la chimie verte, des matériaux durables, de l’énergie renouvelable et des chercheurs universitaires ne disposant pas ou de peu de compétences en entrepreneuriat (typiquement les chercheurs bénéficiant d’un financement First Spin off ou Proof of Concept) ;

    - Wild Bischop : premier incubateur de jeux vidéo en Wallonie, basé au Pôle Image de Liège. Le but est d’accélérer le développement et la commercialisation de jeux vidéo par des porteurs de projet. À la fin de la phase d’incubation, Wild bishop aidera les porteurs de projet à présenter leur jeu à des éditeurs sélectionnés pour pouvoir poursuivre le développement dans une structure ad hoc. ;

    - The Faktory : accélérateur de startups technologiques privé, un incubateur et un fonds d'amorçage de capital-risque fondé par Pierre L'Hoest, l'entrepreneur belge réputé pour avoir lancé EVS Broadcast Equipment. Sur la base d'approches efficaces comme le Lean Startup et le Business Model Canvas, une analyse à 360° est appliquée aux idées les plus prometteuses. L'objectif est d'aider les startups à se développer en identifiant et en validant des niches de marché, un développement centré sur le client et en fournissant les moyens nécessaires pour déployer et lancer leurs entreprises avec succès ;

    - Les Centres européens d’Entreprises et d’Innovation (CEEI) et les Agences de développement territorial (ADT) proposent un accompagnement global des entrepreneurs dans leurs démarches d’innovation. En s’appuyant sur leurs écosystèmes locaux respectifs (universités, hautes écoles, centres de recherche, réseaux d’entreprises, et cetera), ces structures proposent aux entreprises porteuses de projets originaux ou “à haute valeur ajoutée” un certain nombre de services d’accompagnement et de coaching :

    • la structuration des idées ;
    • la création d’un business model ;
    • la réalisation d’un plan d’affaires ;
    • la préparation et l’entrainement au pitch de votre projet ;
    • des analyses de marché ;
    • la facilitation des demandes d’aides et de subsides.

    - ID2Move : il s’agit d’un incubateur destiné à soutenir le développement de technologies d'intelligence artificielle et de systèmes autonomes avec une spécialisation sur les drones. Adapté aux besoins des startups et des PME, ID2Move facilite les relations avec le monde académique.

    Par ailleurs, la SOWALFIN propose différentes solutions de financement permettant de boucler un montage financier lors de la création d’une entreprise (activité économique : indépendant, sociétés de type PME) :

    - de la garantie sur du crédit bancaire (servant à financer la trésorerie de départ et les investissements) - jusque 75 % et jusque 1,5 million d’euros ;
    - des prêts subordonnés complémentaires aux crédits bancaires (pas de minimum ; jusque 500 000 euros) ;
    - des solutions « haut de bilan » (capital, prêts subordonnés…) via les Invests wallons ;
    - le Prêt Coup de Pouce permettant à un proche (un particulier) de faire un prêt à une entreprise (jusque 125 000 euros/prêteur et 250 000 euros/emprunteur), tout en bénéficiant d’un avantage fiscal sous la forme d’un crédit d’impôt annuel sur la durée du prêt et d’un crédit d’impôt unique en cas de défaillance (faillite, PRJ, dissolution…). La SOWALIN peut également octroyer un prêt subordonné complémentairement à un prêt coup de pouce de min. 50 000 euros ;
    - la plateforme EUROQUITY qui permet aux porteurs de projet de lever des fonds auprès d’investisseurs privés ;
    - des solutions de financement et de garantie adaptées au financement de projets à l’international, tournés vers l’écotransition (dont les circuits courts), innovant…

    La stratégie mise en œuvre par les invests permet également de proposer aux PME, en ce compris les plus jeunes d’entre elles, du financement bien sûr, mais aussi, via leurs réseaux, leurs partenaires et « stakeholders », des infrastructures adaptées à chaque stade de leur développement, de l’expertise multisectorielle pointue et de l’accompagnement. Cela leur permet de jouer un rôle moteur majeur dans l’attractivité de compétences et le développement de projets de haut niveau en Wallonie.

    Un élément important est la coordination de ces différentes aides, à cet égard, la SOWALFIN a également une mission de coordination des structures d’accompagnement (notamment) à la création d’entreprises et d’information et orientation (à travers le 1890), ce qui permet aux porteurs de projet (peu importe leur projet) d’être informé et orienté en amont vers un conseiller qui va l’aider à structurer son projet de création d’entreprise et monter un dossier de financement afin de lever des fonds auprès du secteur privé et public (prêt, capital…).

    Il me faut également évoquer la question de la réforme des aides à l’investissement. Cette réforme s’inscrit dans les objectifs fixés par la Déclaration de politique régionale 2019-2024.
    Le projet de réforme porte sur les dispositifs suivants :

    - l’aide générale aux PME dans sa version classique et sa version cofinancée par le FEDER ;
    - l’aide classique aux grandes entreprises ;
    - l’aide à la protection de l’environnement et à l’utilisation durable de l’énergie pour laquelle une démarche est déjà en cours pour ce qui concerne les investissements en énergies renouvelables à l’initiative du SPW Énergie. Il importe cependant de compléter la démarche pour les autres volets (efficacité énergétique et protection de l’environnement).

    Cette réforme sera initiée début 2022.